Serge Vermeiren
Le journaliste sportif se souviendra longtemps des attentats à Bruxelles : pendant plusieurs jours, il a assuré des directs en plateau sur RTL.
Comment vous êtes-vous retrouvé au coeur de l’événement ?
C’était imprévu. J’étais en route pour m’occuper de sport quand j’ai entendu qu’il y avait eu une explosion à Bruxelles. Je me doutais bien que c’était grave et j’ai appelé la rédaction pour voir ce que je pouvais faire. Quand je suis arrivé à RTL, c’était le branle-bas de combat. Laurent Haulotte m’a demandé si je pouvais assister Caroline Fontenoy en plateau. Je n’étais pas rasé et j’ai dû passer chez le styliste pour récupérer un costume. En nous dirigeant vers le studio, nous avons appris que la station de métro de Maelbeek avait été touchée. Nous avons été sur le pont de 9 h 45 à 21 h. Le mercredi, rebelote. Le jeudi, le programme était plus » light » et on m’a sollicité pour les éditions spéciales. Vendredi, je suis à nouveau retourné en plateau. Je ne suis pas le seul visage des sports à avoir été sollicité. Emiliano Bonfigli a été rappelé, etc.
Comment avez-vous vécu ce qui se passait ?
Plusieurs moments ont été difficiles. Comme avec cette image d’un enfant en pleurs au milieu des débris. A plusieurs moments, l’émotion a été palpable. On se sent parfois seul au monde. En direct, nous sommes portés par le stress et l’adrénaline. Le soir, j’étais lessivé, comme frappé par une chape de plomb. En plateau, je suivais l’actu via les dépêches, les réseaux sociaux. Il faut garder du recul, utiliser le conditionnel. On se rend compte de la force des réseaux sociaux : c’est de là qu’est venue la première image de la rame de métro. Or, toutes les photos n’étaient pas diffusables.
Vous aviez déjà connu un tel événement ?
Oui, à Madrid, avec Pierre Migisha, après un match de Champions League. Un attentat sur des trains avait été commis et nous étions rentrés deux jours plus tard. C’est une particularité de RTL : même si nous avons nos spécialisations, nous avons la faculté d’être mobilisables sur d’autres sujets. Mais bon, quand il y a ce genre d’attentat, ce sont tous les membres d’une rédaction qui se retrouvent impliqués.
Comment se sent-on après, lorsqu’on retrouve les sujets sportifs ?
Je ne vais pas changer ma manière de travailler et je ne vais pas devenir un spécialiste du terrorisme. D’autres personnes, comme Dominique Demoulin, sont compétentes et très bien informées. On sent qu’on a participé à quelque chose de spécial. Mais c’est notre métier et on y met la même passion que lorsqu’il s’agit d’une actualité joyeuse. Ce qui est certain, c’est qu’on n’en sort pas indemne. Des images resteront gravées dans ma mémoire.
PAR SIMON BARZYCZAK
» Je ne vais pas devenir un spécialiste du terrorisme » SERGE VERMEIREN
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