L’Union belge et le Tour de France sont en train de mourir mais ne pensent qu’à l’argent
par John Baete
On annonce plus que jamais la mort de l’Union belge. Le budget pour l’année 2006-2007 signale 2,6 millions d’euros dans le rouge. La prévision pour le budget 2007-2008 porte aussi la marque infamante d’un déficit : 1,5 million d’euros. Comment faire pour renflouer les caisses sinon augmenter les taxes, les cotisations et les amendes ? Une mesure terriblement impopulaire auprès des clubs amateurs, mais que le président vedette réélu pour deux ans François De Keersmaecker veut faire passer en disant -C’est ça ou vendre les bâtiments de l’Union belge. Quitte à les louer ensuite : un sale and lease back. Mais ce serait du lose-lose pour une Maison de Verre en pleine déliquescence…
Dans ces conditions de délabrement financier, il était évidemment impossible de virer René Vanderyecken des Diables Rouges. Comment faire passer – auprès des clubs devant payer le déficit – le contrat d’un nouvel entraîneur A, qu’il soit Jean-François de Sart ou un autre ? Impossible. René ne garde pas sa tête grâce à son mérite, mais uniquement du fait de la raison d’état, que ce soit bien clair. Dans la foulée, le directeur vedette de la commission technique Antoine Vanhove a aussi été réélu pour deux ans… Parallèlement, le comité exécutif de l’Union belge a demandé à son service marketing d’activer les pompes du marketing et il espère également susciter de nouveaux contrats de télévision pour les Diables Rouges. Mais quels mauvais calculs ! La vitrine de l’Union belge, ce sont les Diables Rouges, leur image est nulle et le restera tant que Vandereycken sera à leur tête. On pouvait pourtant tout redynamiser grâce aux Espoirs de Jean-François de Sart (plus une poignée d’incontournables) qu’on aurait chargés des missions des Jeux Olympiques d’août 2008, préparation idéale pour les qualifications de la Coupe du Monde 2010 qui commencent juste après. L’Union belge n’a pas vu les choses comme ça. Par absence totale de politique de haut niveau et parce qu’elle n’a pas pu imposer aux clubs pros de décaler le championnat 2008-2009 pour cause de trêve olympique. Or, les grands pays pros tiennent compte des JO pour leur calendrier et veulent y briller. Pas nous : l’Union belge est malade, elle le sait et hésite entre le suicide et l’euthanasie. Le résultat sera le même.
Le Tour de France commence ce samedi alors que le précédent n’est pas encore terminé. L’Américain Floyd Landis, convaincu de dopage, a été barré des tablettes mais on ne sait toujours pas qui est le vainqueur officiel. La Grande boucle est maudite. A mesure que le temps passe, on apprend que les vainqueurs des dernières années sont tous soupçonnés d’avoir été des champions de la seringue, certains l’ayant même reconnu : Bjarne Riis, Jan Ulrich, feu Marco Pantani, Landis et son boulimique prédécesseur Lance Armstrong. Sans parler des confessions ayant mené à la découverte de l’affaire Puerto en Espagne l’an dernier et à l’exclusion d’office de nombreux coureurs, des dernières sorties du placard (dont Erik Zabel), des révélations permanente faites à l’égard du Dr belge Yvan Vanmol et des nouveaux cas positifs en Italie.
Le Tour est en danger et l’Union Cycliste Internationale tente de sauver ce monument en obligeant ses participants à signer une promesse de reverser un an de salaire s’ils étaient convaincus de dopage. Les avocats rigolent : ce document n’a aucun valeur légale. Mais ne vaudrait-il pas mieux rendre le Tour moins dur ? Les étapes de montagne sont plus hallucinantes que jamais. Les organisateurs ne se tirent-ils pas une balle de plus dans le pied ? Ils disent que non, soutenant que les cyclistes se doperaient même pour une épreuve très courte. Ils admettent que le ver est dans le fruit, mais the show must go on. Ce ne sera pas éternel. Les sponsors ne veulent plus être associés à un sport où les champions sont des rats de laboratoires et commencent à ne plus renouveler leurs contrats venus à expiration. Le cyclisme est mourant. La seule solution est de faire comme les équipes françaises qui pourchassent le dopage ; leurs coureurs ne gagnent pas mais respectent le sport et le public. On voudrait que toutes les équipes pros soient comme elles.
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