Le Stadionul Steaua : le chaudron déborde trop souvent

Il ne se passe pas une seule soirée sans qu’apparaisse sur les écrans de la télévision roumaine le truculent président du Steaua Bucarest, Gigi Bacali. Ses déclarations incendiaires ne se comptent plus et le bougre a encore trouvé le moyen, en mai dernier, d’exploiter l’avantage que compte son club en matière d’infrastructures (le Stadionul Steaua est le seul stade de Roumanie homologué pour la Champions League). Alors que l’ennemi juré du Dinamo avait déjà le titre en poche et devait recevoir le FC Cluj-Napoca (deuxième du classement à ce moment), le politicien haut en couleur, craignant une démobilisation et une défaite des champions qui aurait pu priver le Steaua d’un pactole européen, déclara qu’en cas de victoire du Dinamo, celui-ci pourrait occuper son stade pour 1.000 euros symboliques au lieu des 30.000 qu’il avait l’intention de réclamer initialement !

L’arène du Steaua, champion d’Europe 1986, se modernise petit à petit. Si l’érection des pylônes d’éclairage date de 1991 et la belle tribune officielle de 1996, la pelouse chauffée, les nouveaux vestiaires, le nouveau marquoir et les plates-formes pour les caméras de télévision ont vu le jour l’an dernier, alors que le nouveau fanshop vient lui d’ouvrir ses portes. Un projet de musée est à l’étude. Au moment de notre visite, le nom de Cyril Théréau trônait toujours dans les pimpants vestiaires.  » Dommage que vous n’étiez pas ici pour notre match de championnat d’hier soir, il y avait une belle ambiance « , lança l’attaché de presse du club. Cela n’aurait dû être, en principe, que partie remise pour nous une semaine plus tard. Du moins, le croyions-nous… C’était en effet sans compter avec la fédération roumaine, qui ne badine pas avec la sécurité. Car le samedi suivant, le stade était suspendu pour des incidents datant d’une rencontre contre Timisoara ! Nous avons donc dû nous contenter d’un affrontement contre Targu Jiu (1-0), disputé dans une atmosphère digne d’un match de Provinciale, à tel point que l’on entendait les cris de guerre des joueurs venant des vestiaires, pourtant situés à l’opposé de la tribune officielle. Frustrant comme prise de pouls d’une enceinte (inauguration : 1974) réputée très chaude – trop, comme le Sporting Charleroi en a encore récemment fait l’expérience – et ayant déjà accueilli à de multiples reprises 30.000 spectateurs (moyenne 15.000 personnes, 9.000 abonnés).

Les turbulents fans ont déjà été à l’origine de multiples sanctions du genre, soit pour projection de fusées sur le terrain, soit pour des incidents liés à la violence, mais rien ne semble les assagir. Au vu de ces pertes financières, on comprend encore mieux l’appétit de Becali pour la rémunératrice Ligue des Champions !

rudi katusic

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire