La Russie enquête sur les soupçons de dopage de ses athlètes aux JO
La Russie a ouvert une enquête concernant les soupçons de dopage de ses athlètes aux jeux Olympiques de Pékin 2008, Londres 2012 et Sotchi 2014, ont annoncé jeudi les autorités.
Le juge russe chargé de l’enquête a annoncé que ses services collaboreraient avec la police, le ministère des Sports et le Comité olympique russe pour « examiner les informations publiées par plusieurs médias et l’Agence mondiale antidopage (AMA) au sujet de l’usage de produits dopants par les athlètes russes aux jeux Olympiques de Pékin, Londres et Sotchi ».
Cette annonce fait suite aux révélations du Comité international olympique (CIO) mercredi affirmant que 31 athlètes de douze pays et de six disciplines avaient été contrôlés positifs à la suite de nouveaux tests sur des échantillons datant des JO de 2008 à Pékin. La Russie n’a pas voulu dire si certains de ses athlètes étaient concernés.
Le New York Times a également rapporté cette semaine que la justice américaine avait ouvert sa propre enquête criminelle au sujet de soupçons de dopage chez les athlètes russes. « Nous prévoyons d’envoyer des demandes d’information aux autorités compétentes des Etats-Unis et d’un certain nombre d’autres pays, dans le cadre de la coopération internationale, pour échanger des informations au sujet des allégations de dopage », a déclaré le juge russe en charge de l’enquête.
Le comité d’enquête va aussi effectuer des « vérifications » concernant les soupçons de « violation systématique des règles antidopage », a annoncé son porte-parole Vladimir Markin. « Nous examinons les informations publiées dans plusieurs articles sur Grigory Rodchenkov, un ancien employé du laboratoire antidopage de Moscou, et Vitaly Stepanov, ancien employé de l’Agence russe antidopage (Rusada) », a ajouté le porte-parole.
Rodchenkov, réfugié aux Etats-Unis, accuse les services secrets russes et des fonctionnaires du gouvernement d’avoir échangé, lors des JO de Sotchi en 2014, des échantillons prélevés sur des athlètes russes à destination du contrôle antidopage par des échantillons « propres » prélevés plusieurs mois en amont. Ces accusations constituent un nouveau coup dur pour la réputation des sportifs russes, déjà entachée par des révélations sur un système présumé de dopage organisé dans l’athlétisme qui ont poussé la Fédération internationale (IAAF) à suspendre le pays de toute compétition internationale.
Des Russes pourraient être concernés
Des Russes pourraient figurer parmi les 31 sportifs contrôlés positifs après la réanalyse des échantillons prélevés lors des jeux Olympiques de 2008 par le Comité international olympique (CIO), a prévenu vendredi le ministre russe des Sports, Vitali Moutko. « Ils vont publier maintenant les résultats de 2008. Je peux deviner qu’il y aura là-bas nos athlètes aussi, douze pays sont concernés », a déclaré M. Moutko dans une interview à l’agence de presse russe Interfax.
Le CIO, mis à mal par les allégations de dopage organisé de la part des Russes lors des jeux Olympiques de Sotchi en 2014, avait annoncé mardi avoir de nouveau testé 454 échantillons des JO-2008 de Pékin dans le but d' »empêcher tous les dopés de participer aux Jeux de Rio ».
Tous les sportifs russes contrôlés positifs au meldonium, à l’exception de la joueuse de tennis Maria Sharapova et de la nageuse Yuliya Efimova, ont été blanchis, a par ailleurs assuré M. Moutko à Interfax. « Voilà la situation pour le meldonium: pas un seul athlète dans le monde n’a été puni (…) Pas un seul athlète en Russie n’a été puni. Tous, à l’exception de Sharapova et de Efimova, sont de retour dans le sport », a-t-il déclaré.
La semaine dernière, l’Agence mondiale antidopage (AMA) a reconnu avoir mal géré le dossier du meldonium et l’avoir interdit sans connaître la durée de son élimination par l’organisme. Des sportifs ont donc pu être contrôlés positifs alors qu’ils avaient arrêté de prendre du meldonium après le 1er janvier, date à laquelle l’interdiction de ce médicament est entrée en vigueur.
(Belga et AFP)