« Je n’atteindrai jamais le niveau de Maradona »
Barcelone vous a promu en équipe A après votre succès à la Coupe du Monde des -21 ans en 2005. Etait-ce vous aider ou vous rendre la carrière plus compliquée que de vous retrouver avec des stars comme Ronaldinho ou Samuel Eto’o ?
Lionel Messi : L’aide et les encouragements de mes partenaires – Ronie et Samuel mais pas seulement eux – m’ont été d’un précieux secours. Et pas seulement lors des premières semaines, mais encore maintenant. Aucun footballeur ne devrait penser qu’il a tout vécu parce qu’il a remporté quelques trophées. Le football est un sport d’équipe et j’apprends sans cesse de mes partenaires. Je dois rire lorsque je lis des articles au sujet de bisbilles au sein du noyau de Barcelone.
Pourquoi Barcelone et pourquoi à un si jeune âge ?
C’est très simple quand on connaît l’historique. J’étais âgé de 13 ans lorsque Barcelone m’approcha moi et ma famille en Argentine, disant qu’il croyait tellement en mon talent qu’il voulait me transférer en Europe – non seulement moi mais aussi toute ma famille. Vous savez, il ne s’agit pas que d’un transfert de joueur changeant de maillot ou de ville ou même de pays. C’était un énorme geste de foi dans un garçon prometteur, qui concernait sa famille entière.
Est-ce vrai qu’avant même d’arriver en Europe vous avez commencé à prendre des hormones de croissance prescrites par le staff médical de Barcelone ?
Oui, c’est tout à fait vrai et pas tellement inhabituel. Je n’étais pas si grand pour mon âge et c’est bien connu qu’un tel traitement peut être prescrit à n’importe quel adolescent qui serait en dessous de son poids ou de sa taille normale. Je ne suis pas le seul joueur à en avoir bénéficié. Je crois savoir que Zico a lui aussi été aidé de cette manière lorsqu’il était encore un teenager. A tout moment, Barcelone contrôlait le dosage. Cela m’aida à prendre confiance, aussi. J’ai appris qu’il était possible de jouer et de garder la maîtrise même lorsque l’adversaire faisait une tête de plus que moi. Le foot n’est pas seulement un jeu de talent et de mental, c’est aussi physique.
Diego Maradona est l’un de vos fervents supporters…
Maradona a eu des commentaires sympas sur moi et ma façon de jouer. Mais il était un footballeur unique en son genre. Personne ne réussissait à faire ce que lui savait faire avec un ballon. Je lui suis reconnaissant pour son aide et sa confiance, mais je sais que je n’atteindrai jamais son niveau. Il n’y a pas de parallèle à faire.
L’ambiance de feu créée par les supporters de Liverpool est-elle l’une des causes de l’élimination de Barcelone en Ligue des Champions ?
L’ambiance n’inscrit pas des buts. J’étais à peine conscient de la clameur du public à la présentation des équipes. Dès que je franchis la ligne du terrain, je ne me concentre plus que sur la balle et le jeu. C’était très décevant de perdre contre Liverpool car nous étions fiers d’être champions d’Europe. Mais je suis convaincu que nous regagnerons notre couronne.
Avez-vous des regrets quant à la défaite contre l’Allemagne en Coupe du Monde 2006 ?
Après avoir perdu un match, chaque joueur a des regrets. Pour moi, l’élément marquant était d’avoir joué et marqué dans mon premier match de phase finale d’une Coupe du Monde, à 18 ans à peine. Perdre contre le pays organisateur n’a rien de honteux. En fait, je suis convaincu que nous aurions battu l’Italie en demi-finales si nous étions passés. La prochaine fois, peut-être !
Comment se sent-on lorsqu’on est exclu lors de sa première sélection internationale ?
Ce n’était pas le match dont j’avais rêvé. J’avais dépassé le défenseur hongrois Vilmos Vanczak et il m’a agrippé le maillot. J’ai voulu me libérer de son emprise afin de continuer à dribbler mais l’arbitre a jugé que je lui avais donné un coup de coude et m’a montré la carte rouge.
Vos succès ont alimenté les spéculations à propos d’un passage en Italie, en Angleterre ou même au Real Madrid. A tort ou à raison ?
Non, je ne pars pas. Je suis fatigué de toujours entendre la même question. En fait, avant chaque interview je signale au journaliste que ce n’est pas la peine de me la poser. Je suis fier de jouer à Barcelone, qui a été le seul club de ma carrière professionnelle et le seul club qui soit dans mon esprit et dans mon c£ur. Il n’y a rien d’autre à dire.
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