J’aimerais revoir Seraing en D2

 » Depuis sa construction en 1906, le stade du Pairay a été le théâtre de pas mal d’événements et le dernier en date est très intéressant : le FC Metz a pris le contrôle du RFC Sérésien, qui évolue en P1. Le nom du club rappelle les heures de gloire des années 80 et 90 et une belle qualité de football. Pourtant, le club actuel n’a pas le même ADN que celui des Métallos d’autrefois, le Matricule 17, fondé au début du siècle passé et affilié à l’Union Belge en 1904. Après les grandes aventures de la génération des Jean Boulet, Francis Nicolay, Milo Baresa, et leurs camarades, ce Seraing-là patienta jusqu’en 1982 avant d’enfin découvrir la D1.

C’est alors la réussite d’une formule régionale avec ses atouts et ses faiblesses. La famille Plateus a assumé un rôle considérable avec l’apport des autorités communales, le bourgmestre Guy Mathot en tête, et surtout d’Yves Baré qui a su miser sur le talent du terroir et attirer des vedettes comme NicoClaesen, Jens Bertelsen, Jules Bocandé, Juan-Carlos Oblitas et autres Peter Kerremans.

J’ai eu la chance de les entraîner mais ce passage brutal, presque en un trait de la Promotion à la D1, c’était peut-être un trop grand écart. Le club n’était pas assez structuré, puis a été mis en faillite mais est quand même resté en D1 grâce à Léon Van Rijmenam. Seraing aura ensuite été coaché par RenéTaelman et Léon Semmeling. Une nouvelle époque commença en 1990 avec l’apport, cette fois d’un grand mécène : Gérald Blaton.

C’est un des meilleurs souvenirs de ma carrière de coach, avec Manu Ferrera dans mon staff : Seraing quitte la D2 invaincu en 1993, joue en Coupe d’Europe avec les Edmilson, Isaias, Wamberto,Manu Karragiannis etc. Mais Seraing est toujours trop petit pour prolonger cette aventure et, en 1996, le club est absorbé par le Standard, le Matricule 17 n’existe plus.

La suite est un feuilleton très compliqué. Cette année-là, le Pairay devient le stade de la Royale Union Liégeoise (Matricule 23, fusion de Bressoux et de Jupille). Aujourd’hui, le RFC Sérésien regroupe la RUL et le FC Seraing (Matricule 9310) : on le voit, tout a été tenté pour que le football revive au Pairay. La reprise du FC Sérésien par le FC Metz, présidé par Bernard Serin, qui dirige une usine dans le bassin industriel liégeois, est une bonne idée, comparable à celle de Lille qui a requinqué le football à Mouscron.

Seraing repart de plus loin que le RMP, en P1. Directeur technique de Metz, DominiqueD’Onofrio sait qu’il y a du talent en abondance dans la région liégeoise. Avec l’apport de Metz, dans le respect des traditions liégeoises, ça peut marcher. J’espère revoir un jour Seraing en D2.  »

PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE BILIC