Dopage: les athlètes kényans exclus des Jeux de Rio ?
L’Agence mondiale antidopage (AMA) a décidé jeudi que le Kenya n’était pas en conformité avec le code antidopage de l’Agence, remettant en cause la participation de ses athlètes aux prochains jeux Olympiques de Rio.
Le Conseil de fondation de l’AMA a suivi jeudi la recommandation du comité exécutif de l’institution, réuni à huis clos mercredi, de prononcer la non-conformité du Kenya aux règles d’éthique sportive. Et ce par un vote à l’unanimité, sous la présidence du patron de l’AMA, Craig Reedie.
Cette décision remet en cause la participation des sportifs kényans aux jeux Olympiques de Rio (5-21 août), et notamment de ses champions du demi-fond et du fond, comme le triple champion du monde du 1.500 m Asbel Kiprop ou le recordman du monde du 800 m et champion olympique en titre David Rudisha.
Le président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), Sebastian Coe, avait en effet menacé les athlètes kényans de suspension si le pays était reconnu non-conforme, comme c’est actuellement le cas pour la Russie.
La nouvelle législation sur l’usage de produits dopants, réclamée par l’AMA et adoptée fin avril par le pays, n’a donc pas suffi à lever les doutes.
Le président kényan Uhuru Kenyatta avait signé cette loi le 22 avril, ce qui pouvait laisser espérer à ce géant de l’athlétisme mondial, premier au tableau des médailles lors des derniers Mondiaux de Pékin, d’obtenir le feu vert de l’AMA.
Après un premier sursis, l’instance avait donné jusqu’au 2 mai au Kenya pour mettre sa législation en conformité avec ses règles d’éthique sportive en matière de dopage.
L’AMA « ne peut pas ignorer (cette) législation, mais elle n’est pas en conformité avec le code » antidopage, a insisté jeudi René Bouchard, président du comité de révision de la conformité (CRC) de l’Agence.
Présidente du comité des sportifs de l’AMA, la Canadienne Beckie Scott, championne olympique de ski de fond à Salt Lake City en 2002, a réclamé l’exclusion des pays ne respectant pas le code antidopage pour protéger les sportifs propres. « Nous avons besoin d’une action sans équivoque » en ce sens, a-t-elle dit.
L’AMA a par ailleurs demandé à la Pologne d’aligner sa législation sur ce code d’ici le 12 août pour une mise en application au plus tard le 12 septembre. En revanche, Andorre a été réintégré sur la liste de conformité au code antidopage.
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