À Chesterfield

Plongée au coeur des divisions inférieures anglaises en compagnie d’un groupe de supporters belges de Chesterfield, une équipe de D4 au nom de canapé.

Coincé entre Sheffield et Nottingham, Chesterfield est loin d’être le lieu le plus hype d’Angleterre. Connue pour son clocher tordu, cette ville de 100.000 habitants abrite tout de même l’un des plus vieux clubs d’Angleterre. Fondé en 1866, Chesterfield FC évolue devant 6.000 personnes en moyenne et il n’est pas rare d’y croiser… un drapeau belge.

 » L’histoire a commencé fin 2011 « , explique Ben.  » Avec un groupe de potes, on voulait suivre un club anglais parce qu’on supporte tous des équipes différentes en Belgique. Comme la soirée était bien arrosée et qu’on ne voulait pas faire les touristes en Premier League, on a choisi le dernier classé à cette époque en League One (D3) : Chesterfield « .

50.000 spectateurs à Wembley pour une D3 contre une D4 !

 » On s’est vite pris au jeu « , ajoute Pierre.  » On a commencé à suivre les résultats et quelques mois plus tard, on a fait notre premier voyage… pour rien puisque le match a été remis à cause du gel !  »

Pas découragés, les BelgianSpireites se rendent à Wembley, pour la finale d’une coupe réservée aux équipes de D3 et D4, face à Swindon Town, coaché à l’époque par un certain PaoloDiCanio.  » 50.000 personnes à Wembley et la victoire au bout, c’était fou « , se souvient Sylvain.  » Il y a cette ferveur anglaise, cette volonté de s’arracher sur chaque ballon. Un vrai combat physique !  »

Malgré la relégation, les Bruxellois continuent à peaufiner leur connaissance des nuits anglaises lors de leurs déplacements à Bristol, Southend et Londres.

 » Au retour d’un voyage, on s’est trouvé un nouveau challenge : faire Bruxelles-Chesterfield à vélo pour le dernier match de la saison « , raconte Jonathan.  » Le speaker du stade, nous a suggéré d’en profiter pour nous faire parrainer.  » Objectif : récolter 1866£ en faveur d’un centre de soins palliatifs.

Fin avril, quatre d’entre eux s’élancent donc pour un périple de quatre jours et 300 bornes à travers les Flandres et les East Midlands.  » Ça a été moins difficile que prévu « , reconnaît Pierre.  » On s’est un peu perdu mais ça s’est quand même bien passé pour des novices. Enfin, sauf pour le timing !  »

L’ovation du stade

En effet, malgré les 5 heures de retard, une dizaine de supporters et le manager, PaulCook, sont présents au Proact Stadium (10.500 places) pour accueillir les  » CyclingSpireites  » et leur offrir maillots et places pour le match.

Malgré la fatigue, l’appel des bières locales est le plus fort et c’est avec une courte nuit derrière eux qu’ils répondent aux questions de BBC Sheffield le lendemain matin avant de vivre le grand moment du voyage : le tour d’honneur à vélo.

Tout le stade se lève et acclame les héros du jour qui passeront une demi-heure après la victoire (4-0) à serrer des mains et à se faire photographier par les supporters.

 » C’était vraiment un grand moment « , dit Jonathan.  » Au-delà du foot, c’était une belle aventure. On a été accueilli comme des rois. Une famille s’est proposée pour nous héberger. On s’est vraiment fait des amis et on voudrait les faire venir en Belgique, leur faire découvrir notre foot « .

Et le prochain challenge des BelgianSpireites est tout trouvé : organiser un match de Chesterfield en Belgique. L’appel aux clubs est lancé.

PAR JULES MONNIER

 » Il y a cette ferveur anglaise, cette volonté de s’arracher sur chaque ballon. « 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire