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Un jardin mémoriel présenté à Marcinelle à l’emplacement de l’ancienne maison de Dutroux

La Ville de Charleroi a présenté officiellement, mardi, le jardin mémoriel « Entre Terre et Ciel »,  aménagé à l’emplacement de l’ancienne maison de Marc Dutroux à Marcinelle. Les pères de Julie et Mélissa étaient présents.

Surélevé et entièrement végétalisé, ce jardin mémoriel a été conçu par des architectes et des paysagistes en concertation avec les parents des victimes. L’artiste Christophe Terlinden a également pris part au projet. Sur un mur mitoyen du nouvel espace, ce dernier a notamment imaginé une « réinterprétation » de l’enfant avec son cerf-volant, l’image qui couvrait le trompe-l’œil apposé durant des années sur la façade de la bâtisse surnommée « maison de l’horreur ».

À travers ce projet, la Ville de Charleroi a souhaité métamorphoser un espace où Marc Dutroux a séquestré notamment les enfants Laetitia Delhez et Sabine Dardenne, Julie Lejeune et Mélissa Russo. Il s’agissait ainsi d’ériger un lieu de mémoire tout en amorçant un renouveau dans un quartier durablement marqué.

Vingt-sept ans après la libération de Laetitia Delhez et Sabine Dardenne, puis la découverte des corps de Julie Lejeune et de Mélissa Russo à la mi-août 1996, il demeurait « extrêmement difficile d’essayer de penser un projet juste quand on est face à une tragédie aussi terrible que celle-là », a commenté le bourgmestre carolorégien Paul Magnette. À travers ce jardin mémoriel, la Ville de Charleroi a souhaité ériger un « lieu de mémoire pour l’éternité« , selon le maïeur. « C’est un drame d’une portée suffisamment universelle pour qu’il faille le marquer de la sorte« , a souligné Paul Magnette.

Les familles des victimes avaient exprimé le souhait de conserver l’ancienne maison. Toutefois, face à la dégradation de la bâtisse, elles se sont résolues à envisager la création d’un nouvel espace à la condition expresse que les caves de l’ancienne habitation, où étaient enfermées les enfants et dans lesquelles sont décédées Julie et Mélissa, soient toutefois conservées.

Lors de brèves interventions, les pères de Julie et Mélissa ont remercié la Ville de Charleroi pour son écoute dans le travail d’élaboration du projet, tandis que Gino Russo, le père de Mélissa, est revenu sur l’importance à ses yeux de conserver sous le jardin mémoriel les caves de l’ancienne habitation. « Le dossier d’instruction est basé sur une hypothèse à laquelle on n’a jamais cru : le fait que Julie et Mélissa aient pu vivre en autonomie durant quatre mois dans la cache. On pense qu’un jour il faudra retourner dans les caves pour avoir la vérité« , a-t-il déclaré mardi.

Le jardin mémoriel n’est pas directement accessible au public. La population peut toutefois déposer des fleurs dans une petite alcôve aménagée dans le mur de soutènement.

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