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Vacciner les femmes enceintes pour protéger les nouveau-nés ?

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

des chercheurs étudient la possibilité de vacciner les femmes enceintes afin de protéger les nourrissons des infections graves dès la naissance. Cette méthode est déjà utilisée pour la coqueluche et la grippe.

La vaccination des femmes enceintes permet d’améliorer l’immunité du nouveau-né et de prévenir les infections dès la naissance, selon une étude commanditée par la Fondation Bill et Melinda Gates, est publiée dans le journal scientifique Lancet Infectious Diseases.

A quelques jours de la Semaine mondiale de la vaccination, des chercheurs de l’Université libre de Bruxelles et de l’Université de Colombie Britannique viennent d’identifier des axes de recherche prioritaires en matière de vaccination maternelle.

Chaque année dans le monde, 2,9 millions de nouveau-nés meurent et on estime que 20 % de ces décès sont dus à une infection.

La vaccination des femmes enceintes, ou vaccination maternelle, est un outil important pour améliorer la santé du nouveau-né : elle permet d’augmenter la quantité d’anticorps transférés par le placenta et d’ainsi protéger les nourrissons de maladies infectieuses survenant pendant les premiers mois de vie, selon cette étude.

Cette stratégie est déjà utilisée avec succès pour la prévention du tétanos néonatal, de la coqueluche et de la grippe. Elle pourrait également être utilisée pour prévenir les septicémies du nouveau-né et la bronchiolite du nourrisson.

Pour protéger un plus grand nombre de nouveau-nés par la vaccination maternelle, la Fondation Bill et Melinda Gates s’est adressée à l’Institut d’Immunologie Médicale de l’Université libre de Bruxelles (Faculté de Médecine) et à l’Université de Colombie Britannique au Canada : elle leur a confié la tâche d’identifier les priorités de recherche en immunologie pour déterminer si l’efficacité de la vaccination maternelle peut être améliorée dans les pays à hauts et à faibles revenus.

À l’ULB, c’est Arnaud Marchant qui a conduit l’étude. Le chercheur et ses collègues ont effectué un état des lieux de la littérature scientifique et ont consulté un large groupe d’experts internationaux. Ils ont ainsi identifié des axes de recherche prioritaires, décrits dans un article publié cette semaine dans la revue Lancet Infectious Diseases.

Les auteurs recommandent d’étudier l’impact de la nature de l’antigène vaccinal sur la réponse aux vaccins chez les femmes enceintes et sur le transfert des anticorps au nouveau-né. L’étude de l’impact des complications médicales pendant la grossesse, en particulier des infections chroniques, sur les réponses vaccinales permettra d’optimaliser la vaccination maternelle dans les populations où ces complications sont fréquentes.

Les anticorps maternels pouvant moduler les réponses vaccinales chez le nourrisson, l’étude des mécanismes immunologiques impliqués dans cette modulation permettra d’intégrer de manière efficace vaccinations maternelle et pédiatrique.

Aussi, l’immunité maternelle étant transmise au nourrisson par l’allaitement, une compréhension approfondie de ce processus permettra de maximaliser l’efficacité de la vaccination maternelle chez les femmes allaitantes.

Enfin, l’identification de marqueurs immunologiques corrélés à l’efficacité de la vaccination maternelle permettra de prédire cette efficacité au sein de différentes populations dans le monde. Intitulé « La vaccination maternelle, une collaboration avec Mère Nature », cet article guidera les efforts de recherche futurs pour la conception et l’administration de vaccins efficaces et sûrs pour les femmes enceintes.

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