Plus qu'une prothèse, c'est un véritable robot. © DR

Une miniprothèse bionique, belge et révolutionnaire

Rosanne Mathot
Rosanne Mathot Journaliste

Plus qu’une prothèse, c’est un véritable robot. Très compacte – l’ensemble de ses composants est stocké dans le volume du pied -, la machine développée à l’UCLouvain se veut aussi très légère (environ un kilo) et moins « bruyante » que les prothèses existantes.

Le prototype a comme particularité d’avoir un point d’ancrage très bas, situé au niveau de l’articulation de la cheville, ce qui permettra de limiter la hauteur de l’amputation. Son originalité: la mise au point d’un mécanisme actif qui fournit presque silencieusement de l’énergie, tout en reproduisant la marche naturelle. Révolutionnaire, ce prototype a intéressé un des deux acteurs mondiaux du secteur – qui souhaite rester anonyme – si bien que, grâce à un partenariat, sa commercialisation pourrait intervenir dès 2025, à un « prix attractif », selon ses concepteurs.

Un bijou de technologie qui reproduit la marche naturelle.

Bionique est la contraction de biologique et électronique: on a donc affaire ici à un bijou de technologie qui s’inspire des systèmes biologiques. « Notre prothèse s’adresse à ceux qui sont amputés sous le genou et elle détecte la position de la personne. On code les différents processus de la marche dans la machine, afin que son utilisateur puisse monter un escalier ou courir quelques pas, pour attraper le bus par exemple », précise Renaud Ronsse, responsable de l’IMMC (Institut de mécanique, matériaux et ingénierie civile – Louvain Bionics) de l’UCLouvain, où le projet a été développé par le roboticien François Heremans.

Si on est loin des prothèses dites passives (dépourvues de batterie ou de moteur), de type lames ou ressorts, qui restituent l’énergie accumulée au moment d’un impact, « l’avantage de ce prototype est qu’en cas de défaillance (batterie à plat, moteur en panne), cette prothèse active se comportera comme une prothèse passive: l’articulation ne sera pas soudainement bloquée et l’utilisateur pourra poursuivre sa marche », précise encore Renaud Ronsse.

Question look, l’objet n’a pas vocation à ressembler à un pied humain: « A un moment, la personne amputée accepte son handicap. Le fait que la prothèse soit « cool » à cause de son incroyable technologie en fait quelque part un accessoire: on maximise sa visibilité. » A ce jour, environ 7 700 Belges ont subi une amputation, avec 1 800 nouveaux cas par an. 95% de ces actes chirurgicaux concernent les membres inférieurs.

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