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Un sucre naturel pourrait ralentir la croissance d’une tumeur

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste Web

Selon une nouvelle étude, le mannose – un sucre présent dans certain type de fruits – montrerait des signes encourageants dans la recherche sur le cancer.

Déjà employé pour traiter les infections urinaires et les cystites, le sucre de mannose serait capable de perturber la croissance tumorale et pourrait ainsi constituer un nouveau moyen d’améliorer la chimiothérapie, révèle une étude britannique. Ce sucre, on le retrouve dans certains fruits, comme la canneberge.

Pour en arriver à ces résultats, les chercheurs se sont basés sur certains effets du glucose sur le cancer, dont notamment sa nécessité et son implication dans la croissance rapide des tumeurs. Les scientifiques ont alors décidé d’exploiter cette faiblesse en remplaçant le glucose par du mannose, qui n’est pas aussi efficace.

Les essais réalisés sur des souris atteintes de cancers du pancréas, du poumon ou de la peau ont en effet montré que le mannose, au lieu d’encourager la croissance d’une tumeur, la ralentissait considérablement. Ainsi, les animaux voyaient non seulement une réduction importante de la taille de leurs tumeurs, mais aussi une augmentation de leur durée de vie. Un atout supplémentaire à la chimiothérapie, puisque ce traitement sucré se prend en même temps que la doxorubicine, médicament utilisé en chimio.

Un processus d’ajustement nécessaire

Si pour l’instant, cette nouvelle cure n’a été donnée qu’à des souris, les scientifiques espèrent que le mannose aura des effets similaires chez l’homme. Mais avant de pouvoir commencer les essais sur l’être humain, il faudra dans un premier temps ajuster la dose de sucre afin d’éviter qu’elle endommage les cellules saines ou provoque des effets secondaires.

« Les tumeurs ont besoin de beaucoup de glucose pour se développer. Limiter la quantité de glucose à utiliser devrait donc ralentir la progression du cancer« , déclare le professeur Kevin Ryan, auteur principal de l’étude. « Le problème est que les tissus normaux ont également besoin de glucose, nous ne pouvons donc pas l’éliminer complètement du corps. »

Comme ils ont pu le faire chez la souris, les scientifiques doivent parvenir à trouver un juste équilibre chez l’homme. «  Il s’agit d’une étude préliminaire, mais nous espérons que cet équilibre parfait permettra à l’avenir aux patients atteints de cancer de recevoir du mannose afin d’améliorer la chimiothérapie sans nuire à leur santé globale. », a-t-il ajouté.

Pas efficace pour tous les types de cancer

Outre les essais réalisés sur les souris, le professeur Ryan et ses collègues ont également testé les effets du mannose sur des cancers développés en laboratoire, tels que la leucémie, le cancer de l’ovaire et de l’intestin.

Ils ont alors remarqué que si certaines tumeurs répondaient effectivement au traitement, d’autres non. Un résultat qui suggère donc que le mannose ne conviendrait pas à tous les patients s’il devait s’avérer efficace. D’après les tests, certains cancers produisent en effet une enzyme, la phosphomannose isomérase (PMI), qui interagit avec le mannose. Or, les cellules présentant des taux élevés de PMI seraient moins sensibles au traitement.

Cette nouvelle étude prouve bien que le fait d’interférer avec le métabolisme d’une tumeur peut aider à identifier les points faibles d’un cancer et, in fine, aider à développer de nouveaux traitements thérapeutiques.

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