Un SMS anonyme pour prévenir ses partenaires qu’on a une IST

Le Vif

Les ASBL O’Yes et Ex Aequo lancent jeudi un nouveau service de dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST) par SMS. Grâce à cet outil gratuit, les porteurs d’une infection pourront prévenir de manière anonyme leurs partenaires sexuels qu’ils doivent se faire dépister.

La plupart des personnes souffrant d’une IST ne présente pas de symptôme, ce qui entrave le dépistage de ces maladies. Le diagnostic intervient trop souvent tardivement et les personnes ignorant être porteuses risquent alors de contaminer leur partenaire.

Comme avec le coronavirus, l’important est de casser la chaîne de transmission. « S’il est facile de prévenir son partenaire qu’on a le corona, quand la sexualité entre en jeu, ça peut être plus difficile », avance Céline Danhier, directrice de l’ASBL O’Yes (ex-Sida’Sos).

Pour offrir la possibilité d’avertir de manière anonyme ses partenaires sexuels d’un risque d’infection, un service SMS est dès lors lancé. Il suffit de se rendre sur le site depistage.be où l’on peut introduire jusqu’à 10 numéros de téléphone différents. Ceux-ci recevront un SMS les avertissant de leur contact à risque et les invitant à se faire dépister.

Le site, choisi parce qu’il existe depuis 2013 et reçoit quelque 2.000 visites par jour, renseigne les procédures à suivre lorsqu’on veut envoyer un message ou lorsqu’on en reçoit un.

« Recevoir un SMS ne veut pas dire qu’on est infecté mais bien qu’on a eu un contact sexuel avec une personne infectée », insiste Céline Danhier. Elle souligne que l’émetteur du message n’est pas forcément à l’origine de la transmission, il peut très bien avoir été infecté par la personne qu’il prévient. « L’important n’est pas de savoir qui a transmis à qui mais bien de prévenir ses contacts. »

Céline Danhier rappelle également l’importance de se soumettre à un dépistage global, « qui ne se limite pas à une prise de sang. Celle-ci ne détecte que la syphillis, les hépatites et le VIH, qui touchent moins les jeunes que la gonorrhée ou la chlamydia. Il faut aussi faire un frottis et un test urinaire ».

« Le confinement n’a pas empêché les gens de faire l’amour et grâce aux données des sites de rencontre, on sait qu’ils ont continué de se voir. Or, le nombre de tests de dépistage a baissé, notamment parce que les infectiologues étaient davantage pris par le coronavirus mais aussi parce que les personnes ont peur d’aller dans des centres de santé. On craint donc une recrudescence des contaminations », appréhende par ailleurs Mme Danhier, qui espère que cette campagne permettra de sensibiliser à l’importance de se faire dépister.

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