Quel sport fait gagner le plus d’espérance de vie ?

« Qui fait du vélo de manière intensive vit cinq ans de plus« , titrait récemment Het Laatste Nieuws. D’autres sports font gagner encore plus d’années d’espérance de vie.

« Qui fait du vélo de manière intensive vit cinq ans de plus« , titrait récemment Het Laatste Nieuws en une. « La plupart des cyclistes ont une espérance de vie supérieure à la moyenne, en particulier ceux qui s’entraînent beaucoup« , peut-on lire dans cet article. Les recherches montrent qu’ils vivent cinq ans de plus, confirme Kris Van der Mieren, médecin de la Fédération Royale Belge de Cyclisme.

Il a comparé toutes les études sur le sujet et en particulier la « Copenhague City Heart Study » (CCHS) datée de 2012. « Pour cette étude, 5106 personnes en bonne santé ont été suivies pendant 18 ans. Le groupe d’essai était composé de personnes qui ne pratiquaient pas de sport, d’autres qui faisaient du vélo quelques heures par semaine et un troisième groupe qui s’entraînait de façon très intensive. Les hommes de ce dernier groupe ont vécu 5,3 ans de plus que les hommes du premier groupe. L’allongement de vie pour les femmes était de 3,9 ans. Pour les athlètes moyens, ce bonus était moindre : 2,9 ans pour les hommes et 2,2 ans pour les femmes. »

« La citation provient d’une conférence pour jeunes coureurs cyclistes, explique Van der Mieren à nos collègues de Knack qui ont désiré vérifier cette information. « Je veux faire passer le message qu’il ne faut pas avoir peur de faire du vélo ou tout autre sport. » « D’autres études confirment le fait que les cyclistes qui pratiquent le vélo de manière intensive vivent quatre à cinq ans de plus que les autres, affirme encore Van der Mieren. Une méta étude publiée en 2012 dans le Journal of Aging Research, par exemple, avance que l’activité physique régulière est associée à une espérance de vie accrue de 0,4 à 6,9 ans. Je ne suis qu’un simple docteur originaire de Campine, mais je suppose que ces études ont été bien faites. »

Et elles le sont, confirment des universitaires tels que Dominique Hansen (UHasselt), spécialiste de la rééducation. « Mais il faut faire attention, souligne-t-il. Tout d’abord, l’étude ne prouve pas l’existence d’un lien de causalité, alors que beaucoup lisent l’affirmation de cette manière « , déclare Jan Seghers (KU Leuven), spécialiste du mouvement. « Le sport génère du profit. Dans le cadre d’un mode de vie globalement sain ».

Mieux que le vélo, le tennis

Mais il y a encore mieux que le vélo pour gagner en espérance de vie. Ainsi, une étude plus récente (2018) avec les mêmes données de l’étude CCHS mentionnée ci-dessus démontre que les personnes qui jouent au tennis gagnent 9,7 ans d’espérance de vie, les personnes qui s’adonnent au badminton en bénéficient de 6,2 ans supplémentaires, les footballeurs de 4,7 ans. Tous ces sportifs sont donc encore mieux lotis que ceux qui font du vélo (+ 3,7 ans), de la natation (3,4 ans) ou du footing (+ 3,2 ans), ponctuent Seghers.

Ces différences peuvent être dues au fait que ces sports sont pratiqués en compagnie d’une ou plusieurs autres personnes. L’isolement social est en effet l’un des facteurs les plus déterminants de la réduction de l’espérance de vie. Encore plus décisif que ne pas fumer ou rester mince. L’exercice modéré est donc à conseiller à tous, affirme Romain Meeusen (VUB). Comme Hansen, il se réfère à l’American College of Sports Medicine. Par exemple, il recommande « au moins 150 à 300 minutes d’activité aérobie modérément intense par semaine, comme la marche rapide ou la danse ». « Les athlètes de haut niveau devraient s’entraîner comme des voitures de Formule 1 « , conclut Meeusen. Mais leurs méthodes d’entraînement et d’alimentation ne conviennent pas au sportif amateur qui fait juste une petite balade à vélo le dimanche. L’entraînement intensif s’est avéré avoir des effets positifs dans des populations et des circonstances spécifiques, mais généraliser cette idée est un mauvais plan.