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Pourquoi une 4e dose est déjà envisagée pour 300.000 Belges

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

Alors que de nombreuses troisièmes doses n’ont pas encore été administrées en Belgique, on parle déjà d’une… quatrième dose. Pour qui, et pourquoi? Les Belges vaccinés avec AstraZeneca ou Johnson&Johnson pourraient par ailleurs être invités pour une nouvelle injection.

Cette semaine s’annonce décisive pour la stratégie vaccinale en Belgique. Deux sujets majeurs sont sur la table du Conseil Supérieur de la Santé. Sera discutée, d’abord, la nécessité, ou non, d’octroyer une dose supplémentaire aux Belges vaccinés avec AstraZeneca ou Johnson & Johnson. D’autre part, on parle déjà d’une quatrième dose pour 300.000 Belges, et ce alors la campagne pour la troisième dose est loin d’être aboutie.

Une dose supplémentaire après AstraZeneca et Johnson&Johnson ?

Près d’un million et demi de personnes ont reçu deux vaccins d’AstraZeneca en Belgique. Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) examinera mardi si elles peuvent/doivent obtenir une troisième dose. La question vaut également pour les 400.000 Belges qui sont vaccinés avec Johnson & Johnson. Ils seraient éligibles pour un deuxième vaccin. Sur base de l’avis du CSS, les ministres de la Santé prendront les décisions mercredi.

« Une efficacité qui diminue plus rapidement qu’avec Pfizer et Moderna »

« Cela ne veut pas dire que ce sont de mauvais vaccins », nuance le vaccinologue Pierre Van Damme (Université d’Anvers) à nos confrères du Het Laatste Nieuws. « AstraZeneca et Johnson & Johnson ont fait un bon travail pour nous protéger contre les complications et les hospitalisations. Mais des études internationales montrent que leur efficacité diminue plus rapidement que celle des vaccins de Pfizer et Moderna. La chance de vous retrouver à l’hôpital, même en étant complètement vacciné, augmente avec le temps », prévient-il.

L’efficacité de Johnson & Johnson contre le Covid plongerait à… 13,1 % après six mois, selon une étude publiée dans la célèbre revue « Science ». Selon cette même analyse, Pfizer et Moderna obtiennent des scores de 43 et 58%. D’autres études montrent que l’efficacité d’AstraZeneca diminue également rapidement avec le temps.

La seule raison de réaliser des injections supplémentaires pour ces deux vaccins serait donc que leur efficacité diminue avec le temps. Il ne s’agit pas d’une mesure pour contrer la quatrième vague, souligne Dirk Ramaekers (Task Force Vaccination) dans HLN. « La quatrième vague est là parce que le virus circule beaucoup. Et le nous laissons circuler. »

Toutes les personnes concernées recevraient, si la décision est actée par les ministres de la Santé, une dose de rappel avec Pfizer ou Moderna. A ce propos, il a été prouvé qu’injecter une dose de vaccin d’une marque différente n’est pas un problème. C’est même redoutablement efficace.

Déjà une quatrième dose ?

La troisième dose de vaccin contre le Covid est proposée en Belgique pour toutes les personnes âgées de plus de 65 ans. La campagne bat son plein dans les maisons de repos. Il est en effet établi que le système immunitaire peut être moins performant à un âge plus avancé. Au total, environ deux millions de Belges sont actuellement éligibles pour cette troisième dose. Mais comme pour les deux premières injections, l’ordre d’appel est établi en fonction de l’âge. « A partir de novembre, ce sera le tour des plus de 75 ans et à partir de décembre, celui des plus de 65 ans », précise Dirk Ramaekers dans HLN.

Pour les raisons que l’on connaît, l’ensemble du personnel soignant sera également prioritaire pour cette piqûre de rappel.

La campagne pour la troisième dose est donc loin d’être terminée, mais on parle d’ores et déjà d’une quatrième dose pour 300.000 à 400.000 Belges. Sont concernés par cette nouvelle dose de rappel les personnes dont le système immunitaire est affaibli. Ces dernières se sont vues proposer une troisième dose depuis septembre. « En Flandre, plus de 80% des personnes à immunité réduite ont reçu une troisième dose », détaille Ramaekers. « Nous cherchons maintenant à savoir si nous offrirons à ce groupe ou à une partie de celui-ci une quatrième injection, car ces personnes ont moins d’anticorps. Ces quatrièmes injections seront alors administrées dans les six mois. »

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