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Pourquoi l’âge biologique est plus important que l’âge réel

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

C’est inévitable : nous prenons de l’âge chaque année. Mais ce chiffre ne reflète pas forcément notre forme et notre résistance. Mieux vaut se focaliser sur l’âge biologique, qui peut être amélioré via quelques (bonnes) habitudes.

Notre âge peut être comptabilisé de deux manières. D’une part, l’âge chronologique, qui représente le nombre d’années de vie. D’autre part, l’âge biologique, qui représente l’âge « ressenti » par notre corps, qui évolue en fonction de nos habitudes de vie. C’est une mesure de notre état physiologique par rapport aux personnes qui ont le même nombre d’années. Un âge qui est tout autant une question de sensation et de fonction, que d’apparence.

(In)activité physique

Notre âge chiffré a très peu à voir avec notre bien-être et notre résistance physique. L’âge biologique est d’une importance capitale, car c’est lui qui détermine combien de temps nous vivons. Par exemple, un fumeur de 50 ans peut avoir une capacité pulmonaire d’un homme de 80 ans. Mais ce n’est pas uniquement le mauvais usage du corps, à l’instar du tabagisme, qui fait vieillir notre corps au-delà de notre âge réel.

Ce qui est souvent le plus néfaste, c’est l’inactivité, explique Todd Miller (George Washington University), professeur en sciences de l’exercice et de la nutrition. Son équipe mesure des marqueurs liés à la santé et à la performance comme la densité osseuse, la composition corporelle et l’absorption maximale d’oxygène. « Bon nombre des changements que nous considérons comme liés à l’âge sont davantage liés à l’activité ou l’inactivité. Le prise de poids, par exemple, n’est pas systématique avec l’âge », explique Miller.

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Gagner plusieurs décennies

Une raison supplémentaire d’incorporer des habitudes saines dans sa routine. Si certains changements liés à l’âge sont inévitables, ils peuvent être « atténués par le sommeil, l’exercice, la nutrition et la réduction du stress », précise Miller. En termes de marqueurs spécifiques, comme la capacité pulmonaire, nos habitudes – saines ou non – peuvent changer notre âge biologique de plusieurs décennies.

Si les gènes jouent aussi un rôle dans le processus de vieillissement, le bien-être et la forme physique sont également déterminants. « Le mode de vie est très important pour le vieillissement. Les dommages liés à l’ADN causés par le tabagisme et le syndrome métabolique accélèrent ce que nous considérons comme les maladies liées à l’âge », confirme Eyleen O’Rourke (University of Virginia), professeur de biologie cellulaire, citée par The Independent. L’excès de graisse, par exemple, réduit le rajeunissement naturel des cellules. Et c’est là la clé : la capacité des cellules à se régénérer est ce qui nous garde « jeunes ».

Jamais trop tard

Améliorer sa santé à travers ses habitudes est à la portée de tout le monde, mais mieux vaut commencer le plus tôt possible. La croissance osseuse, par exemple, est à son apogée pendant l’enfance et l’adolescence. En outre, ceux qui font de l’exercice et mangent sainement tout au long de leur vie seront plus résistants à 70 ou 80 ans que ceux qui adoptent de bonnes habitudes sur le tard. Mais Miller rassure : il n’est jamais trop tard. « Le muscle réagit à tout âge. Vous pouvez obtenir des résultats positifs même si vous commencez les haltères à 80 ans. »

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