Prévention contre le tabac: le budget belge est dix fois moindre que ce que la norme prévoit

La Belgique se classe dixième d’un classement européen qui évalue la politique de prévention contre le tabac.

La Belgique occupe la 10e position du dernier Tobacco Control Scale (TCS) publié ce vendredi par l’association européenne des ligues contre le cancer (ECL). Ce classement évalue tous les trois ans la politique de prévention contre le tabac de 37 pays européens, dont la Belgique.

Avec 59 points sur 100, la Belgique stagne à la 10e place par rapport à 2019. L’Irlande, avec un score de 82/100, trône en tête du classement, dont la Bosnie-Herzégovine occupe la lanterne rouge avec 25 points.  En 2021, le gouvernement belge a investi près de 2,78 millions d’euros dans la prévention du tabagisme, soit 0,24 euro par habitant. Ce budget est consacré aux campagnes de sensibilisation, aux campagnes de communication et au matériel éducatif. Il ne comprend pas le coût des conseils en matière de sevrage tabagique ni des recherches pertinentes.

Parmi les critères de cotation, on retrouve l’engagement des pays à investir minimum deux euros par habitant en matière de prévention contre le tabac. Dans cette catégorie, avec seulement 0,20 euro par habitant, la Belgique se classe 6e, derrière l’Islande, la France, les Pays-Bas, la Finlande et la Suisse. Le budget alloué par le plat pays est donc dix fois moindre que ce que la norme prévoit. « Nous envisageons de combler cela par le biais d’un prélèvement supplémentaire sur les multinationales du tabac. En période d’inflation et de restrictions budgétaires, ce serait un moyen rapide et intelligent de combler ce manque », suggère la Fondation contre le cancer, membre de l’ECL.

Firmes de tabac

Un autre volet du TCS concerne la lutte des États contre l’ingérence des firmes de tabac dans les politiques de santé publique. Bien qu’aucun des 37 pays n’atteigne le score maximal, à savoir deux points, la Belgique ne s’en voit attribuer aucun, alors qu’une convention de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)  stipule que l’industrie du tabac doit être exclue de la formulation et de la mise en œuvre des politiques. « En d’autres termes, la Belgique n’a toujours pas de politique officielle visant à exclure les fabricants de tabac des décisions relatives à la santé publique et à d’autres domaines liés au tabagisme, tels que la politique environnementale ou la politique en matière de déchets », conclut la Fondation contre le cancer.

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