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Le paludisme ou malaria est une maladie infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium, propagée par la piqûre de certaines espèces de moustiques anophèles. © Arte

Il faut redoubler d’efforts contre le paludisme (OMS)

La communauté internationale doit redoubler d’efforts pour financer la lutte contre le paludisme, qui continue de tuer chaque année par centaines de milliers, principalement en Afrique et d’innombrables enfants.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est néanmoins réjouie d’une stabilisation des infections et des décès en 2021 après une année 2020 catastrophique. 

La pandémie de Covid-19 avait alors totalement bouleversé les campagnes de préventions, de protection et de soins.

Mais dans son nouveau rapport annuel, l’OMS a aussi souligné les importants défis qui restent à surmonter: le manque d’argent, l’effet potentiel du changement climatique et les mutations du parasite qui cause le paludisme et le rendent plus résistant aux traitements. 

Selon l’organisation onusienne, le monde est « sorti de la trajectoire » qui devait permettre de réduire de 90% les infections et les décès d’ici 2030 par rapport à 2015. Pour revenir dans les clous, il faudrait le double de financement, insiste l’OMS.

L’an dernier, le financement total de la lutte contre le paludisme s’élevait à 3,5 milliards de dollars. Cela représente une augmentation par rapport aux deux années précédentes, mais c’est bien en deçà des 7,3 milliards de dollars nécessaires.

Pour autant, le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, se veut optimiste: « En renforçant la réponse, en comprenant et en atténuant les risques, en renforçant la résilience et en accélérant la recherche, il y a toutes les raisons de rêver d’un avenir sans paludisme. »

Afrique, continent martyr

L’Afrique, avec 95% des infections et 96% des décès, est en première ligne.

Après une chute spectaculaire du nombre de décès entre 2000 et 2019, ils ont rebondi de 10% à 625.000 en 2020 avant de s’infléchir de nouveau légèrement l’année dernière (619.000 morts). 

Pendant ce temps, il y a eu 2 millions d’infections en plus, à 247 millions.

L’OMS a salué le fait que de nombreux pays ont réussi à maintenir et même à augmenter le dépistage et le traitement du paludisme pendant la pandémie, malgré les problèmes de chaîne d’approvisionnement et de logistique. 

En 2020, les pays ont distribué un nombre record de moustiquaires imprégnées d’insecticide, qui constituent le principal outil de lutte contre les moustiques porteurs du paludisme, et ont maintenu une forte distribution l’année dernière. 

Les pays où le paludisme est endémique ont également distribué un nombre record de tests.

Vaccin

L’arrivée d’un premier vaccin est aussi venu conforter ceux qui mènent la lutte contre cette maladie: le RTS,S, qui a déjà été administré à plus d’un million d’enfants et sera largement disponible l’année prochaine. 

Abdisalan Noor, du Programme mondial de lutte contre le paludisme de l’OMS, estime qu’il est encore trop tôt pour dire combien de vies le vaccin pourra sauver. 

Mais « nous nous attendons à un impact considérable sur les maladies graves et les décès », a-t-il déclaré aux journalistes. 

Outre les fonds, d’énormes défis subsistent. 

« Le paludisme n’est pas une maladie qui stagne », a déclaré Peter Sands, directeur du Fonds mondial, qui fournit 63% de tous les financements internationaux destinés aux programmes de lutte contre le paludisme. 

« Les parasites évoluent pour résister aux traitements, et les moustiques s’adaptent pour résister aux insecticides ou piquent leurs victimes plus tôt dans la journée », a-t-il déclaré dans un communiqué, mettant en garde que « le changement climatique étend la portée géographique du paludisme à des régions auparavant considérées comme sûres. » 

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