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Le lien social, meilleure arme contre la maladie d’Alzheimer

On estime qu’entre 100.000 et 200.000 personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer en Belgique. S’il n’existe pas encore de traitement pour cette affection, certains facteurs peuvent faire obstacle à son développement, c’est notamment le cas du lien social, expliquent deux spécialistes à l’occasion de la journée mondiale de la maladie d’Alzheimer.

La maladie d’Alzheimer conduit à une détérioration de la mémoire et d’autres aptitudes intellectuelles et, progressivement, à la perte d’autonomie. Les causes de la maladie, impliquant des protéines anormales dans le cerveau, ne font toujours pas l’unanimité.

Il n’existe pas encore de traitements permettant de guérir ou de modifier efficacement l’évolution de la principale forme de démence, bien « qu’on soit très loin dans leur élaboration », précise le chef du service de neurologie au CHU de Liège, le professeur Maquet. La Belgique est d’ailleurs à la pointe de la recherche, puisque des traitements y sont actuellement testés sur des patients, ajoute-t-il.

A l’heure actuelle, la meilleure arme contre cette maladie qui touche 47,5 millions de personnes à travers le monde, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), reste donc la prévention. Menée depuis une vingtaine d’années, la prévention des maladies cardiovasculaires semble d’ailleurs porter ses fruits dans les pays occidentaux. En effet, si le vieillissement de la population tend à faire de l’évolution de la maladie une véritable épidémie, « on constate dans les pays développés une décroissance de son accélération », rapporte Jean-Christophe Bier, chef de clinique adjoint à l’hôpital Erasme.

« L’évolution de la maladie dépend de la construction du cerveau »

Mais il existe d’autres formes de prévention, et celles-ci sont à la portée de tout un chacun. « L’évolution de la maladie dépend de la construction du cerveau », explique le neurologue d’Erasme. Plus les connexions neuronales sont nombreuses, meilleure est la résistance à la maladie. Les personnes ayant fait des études universitaires sont par exemple moins enclines à développer un Alzheimer, de même que celles aimant la lecture. Mais « il n’y a rien de plus créateur de synapses que les contacts sociaux », souligne le professeur Maquet. La vie en société et l’interaction avec les autres demandent en effet beaucoup de calculs et d’anticipation de la part du cerveau. Être impliqué dans une association ou membre d’une équipe sportive sont autant d’obstacles au développement de cette pathologie neurodégénérative.

Une fois celle-ci déclarée, le fait « de rester le plus longtemps possible à domicile » est un élément important pour retarder l’évolution des symptômes. « Il n’y a rien de pire pour une personne âgée que de perdre ses repères », insiste le professeur Maquet. Pour faciliter cela, Erasme et le CHU de Liège organisent des séances de formation pour les accompagnants et aidants proches.

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