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« Le bonheur ne doit pas être un état par défaut »

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Aujourd’hui, les livres et les blogs sur le bonheur pullulent. Partout, on cherche des conseils pour être heureux, partout sauf dans la tête. Pour son dernier livre intitulé « The Happy Brain », le neuroscientifique Dean Burnett creuse le cerveau dans l’espoir d’en savoir plus sur la notion de bonheur.

« Sur Google, on trouve des tas de conseils, d’astuces et de secrets sur le bonheur », explique Dean Burnett au quotidien De Morgen. Il cite un conseil pour le moins farfelu du Daily Mail : « Si vous avez 37 vêtements, vous êtes vraiment heureux ». Décidé à étudier les fondements scientifiques du bonheur, il explique que les gens cherchent trop souvent des réponses simples.

Le bonheur est une notion compliquée qui ne se laisse pas aisément définir. « L’idée de bonheur est individuelle, subjective. La culture joue un rôle important dans ce qui nous rend heureux et notre expérience du plaisir », explique Burnett au Guardian.

Même s’il n’y donc rien d’aussi individuel et personnel que le bonheur, il énumère tout de même un certain nombre d’éléments qui peuvent rendre heureux. « Une maison par exemple, qui permet de se sentir heureux. Un emploi qui vous donne le succès, ou une récompense. Mais on peut ne pas être d’accord. Certains trouveront une maison et un emploi fixe sont sources d’angoisses alors qu’à d’autres ils offrent la sécurité ».

Pression incroyable

« Il y a une pression incroyable pour être heureux. Les réseaux sociaux foisonnent d’images béates. Et c’est aussi imprégné dans notre système capitaliste : ‘achetez ceci, et vous êtes heureux' ». Pour le neuroscientifique, il faut que les gens comprennent ce qui caractérise le bonheur. Il ajoute que dans de nombreuses situations il est normal de ne pas être heureux.

D’après Burnett, notre cerveau est fait pour s’adapter à de nouveaux stimulants et il en a besoin. C’est pour cette raison que manger son plat préféré tous les jours sera ennuyeux. « Nous avons un certain nombre de substances chimiques dans le cerveau qui procurent un sentiment de bonheur. L’endorphine par exemple le fait très bien, mais ne se libère qu’après une douleur intense ou un effort physique. Comme l’endorphine est si forte, elle ne se libère qu’un court moment. Même quand vous prenez de la drogue, l’effet se diluera parce que le cerveau s’adapte en permanence ».

« Le bonheur ne doit pas être un état par défaut. Si vous étiez heureux en permanence, feriez-vous quoi que ce soit ? Vous en avez besoin comme stimulant pour vous faire faire des choses, pour traverser la vie. Il faut la palette complète d’émotions pour être capable d’apprécier les choses », déclare Burnett au Guardian.

Il souligne l’importance d’autres personnes pour notre bonheur. « Vos interactions avec eux, leur approbation, leur empathie, votre honte, vos ambitions d’être célèbre – tout cela dépend d’autres gens et de leur présence dans nos vies. C’est plus difficile d’être heureux en étant isolé que ce qu’on pense », explique-t-il au Guardian.

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