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La variole du singe, urgence sanitaire mondiale: où en est l’épidémie en Belgique? (infographies)

Mailys Chavagne

À ce jour, un total de 311 cas confirmés et un cas probable de variole du singe (Monkeypox) ont été signalés en Belgique. Mais comment savoir si on est malade? Quels sont les symptômes? Doit-on se faire tester? Y a-t-il un vaccin? Quels sont les règles à suivre en cas d’infection?

Comme l’exprime un célèbre adage tiré de la mythologie grecque « Tomber de Charybde en Scylla », un malheur n’arrive jamais seul. Et alors qu’Ulysse affronta ces deux dangers dans l’Odyssée, l’Europe doit elle aussi faire face à ses propres démons. Toujours en proie à la pandémie de Covid, voilà que la variole du singe prend de plus en plus d’ampleur sur le continent. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dès lors déclenché son plus haut niveau d’alerte pour tenter de juguler la flambée de variole du singe. Qu’en est-il en Belgique? Doit-on s’inquiéter?

311 hommes infectés

Selon le dernier rapport épidémiologique de Sciensano réalisé le 19 juillet dernier, un total de 311 cas confirmés et un cas probable de Monkeypox (la dénomination anglaise de la maladie) ont été signalés par les administrations/gouvernements régionaux en Belgique. Le virus semble davantage se propager en Flandre, qui compte 179 cas (57%), alors que Bruxelles en compte 98 et la Wallonie 35.

Tous les cas sont des hommes, âgés de 20 à 65 ans. Une donnée qui vient confirmer le profil type des personnes infectées. En dehors du continent africain, 98% des cas recensés semblent en effet être « des hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, et principalement ceux qui ont de multiples récents partenaires, nouveaux ou anonymes », a indiqué la docteure Rosamund Lewis, principale experte de l’OMS pour la variole du singe.

Voici la carte mondiale de l’épidémie de variole du singe en 2022.

Légende
– En rouge: les pays qui n’avaient jamais recensé de cas auparavant.
– En bleu: les pays qui ont déjà recensé des cas auparavant.

Si vous ne parvenez pas à visualiser la carte, cliquez ici.

Des lésions cutanées, mais pas que…

La variole du singe est une maladie virale dont les symptômes sont similaires à ceux observés chez les patients atteints de variole. Une récente étude internationale en a d’ailleurs dressé une liste complète. Ainsi, la maladie se manifeste le plus souvent par une seule lésion initiale sur la peau ou par l’apparition de plusieurs lésions cutanées dans la zone ano-génitale (73% des cas), le tronc, les bras ou les jambes (55%), la face (25%), les paumes des mains et les plantes des pieds (10%). L’éruption apparaît généralement un à cinq jours après le début des premiers symptômes et peut prendre l’apparence de cloques et de croûtes.

Les signes généraux observés au cours de la maladie sont :

  • la fièvre (dans 62% des cas),
  • une augmentation de volume des ganglions lymphatiques (56%),
  • une léthargie/fatigue (41%),
  • des douleurs musculaires (31%),
  • une pharyngite/angine (21%)
  • des céphalées (27%).

Dans certains cas, le virus entraîne des complications plus graves, dont :

  • une pharyngite sévère gênant la prise alimentaire,
  • une atteinte oculaire,
  • une atteinte rénale aiguë,
  • une myocardite (inflammation du muscle cardiaque).

(Encore) un nouveau test

La variole du singe se transmet par contact étroit avec une personne infectée. La transmission est
possible:

  • par contact physique direct avec des lésions cutanées ou des liquides biologiques d’une personne infectée, ou avec des vêtements, du linge ou des objets utilisés par une personne infectée,
  • par des gouttelettes respiratoires en cas de contact prolongé entre personnes.

En Belgique (et à l’étranger), le mode de transmission le plus courant de la variole du singe semble être par contact sexuel (94%).

En cas d’apparition de lésions ou d’autres symptômes précédemment cités, il est possible de réaliser un test afin de confirmer ou non le diagnostic. Dans ce cas-là, un prélèvement est recommandé: les spécialistes réaliseront un frottis des lésions cutanées. S’il n’y a pas (encore) de lésions cutanées, un frottis de gorge peut également être effectué.

Un tel test ne peut être réalisé chez le médecin traitant, en raison des précautions particulières pour le prélèvement d’échantillon. Le patient sera orienté vers un hôpital tertiaire (ou universitaire) ou un centre de référence des IST/VIH.

Déjà un vaccin en Belgique?

Il n’existe à ce jour pas encore de traitement disponible en Belgique pour soigner directement la variole du singe. Les professionnels de la santé traiteront plutôt les symptômes uns à uns (réduction de la fièvre et soulagement des démangeaisons).

Pour ce qui est d’une potentielle campagne de vaccination, les autorités estiment qu’une vaccination antérieure contre la variole confère une protection croisée de 85% contre la variole du singe. Et si la Commission européenne a approuvé l’extension d’un vaccin du groupe pharmaceutique Bavarian Nordic contre la propagation de la variole du singe, il ne sera a priori utilisé que pour protéger les cas contacts qui n’ont jamais été vaccinés contre la variole et les personnes immunodéprimées. La Belgique a d’ailleurs déjà acheté 30 000 doses de ce vaccin, qui devraient être fournies dès l’automne prochain.

Masque, isolement… Un sentiment de déjà-vu

Bien que la variole du singe soit généralement bénigne et disparaisse d’elle-même en quelques semaines, le virus est hautement transmissible et les responsables de la santé conseillent aux personnes infectées de s’isoler pour en limiter la propagation.

Le port d’un masque buccal chirurgical et la couverture des lésions cutanées (par exemple, en portant des manches longues et un pantalon) sont également recommandés.

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