La mélatonine, également surnommée "hormone du sommeil", régule les cycles de la journée chez l'homme. © Getty Images/iStockphoto

La mélatonine, une hormone-somnifère qui ne vous veut pas que du bien

Stagiaire Le Vif

Les autorités sanitaires s’inquiètent : la mélatonine, utilisée comme médicament ou complément alimentaire pour combattre l’insomnie, aurait des conséquences néfastes sur la santé.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a mis le doigt sur une problématique importante : consommer des compléments alimentaires contenant de la mélatonine pour mieux dormir pourrait être dangereux pour « certaines populations ». Ce mercredi 11 avril, l’agence a remis un avis dans lequel elle met en garde contre les effets secondaires de la substance.

La mélatonine, également surnommée « hormone du sommeil », régule les cycles de la journée chez les mammifères et autres animaux complexes. Elle est aussi sécrétée naturellement chez l’homme par l’épiphyse, une glande cérébrale qui informe le cerveau que l’heure est venue de s’endormir. Transformée en médicament ou complément alimentaire, certaines personnes l’utilisent comme traitement pour contrer l’insomnie.

Des effets secondaires chez certaines personnes

Dans des propos rapportés par Slate, Anses explique « avoir eu connaissance de signalements d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine« . Elle a donc réalisée une enquête afin d’évaluer les risques potentiels pour la santé.

« Ces effets physiologiques peuvent, dans certaines conditions, ou lors d’interaction avec d’autres substances, conduire à l’apparition d’effets indésirables, alerte l’Anses dans son avis. Les effets rapportés sont variés: des symptômes généraux (céphalées, vertiges, somnolence, cauchemars, irritabilité), des troubles neurologiques (tremblements, migraines) et gastroentérologiques (nausées, vomissements, douleurs abdominales)« .

D’après l’agence, certaines personnes seraient plus à même de développer des complications. Anses conseille donc aux femmes enceintes, aux enfants ou aux personnes souffrant de maladies comme l’épilepsie, l’asthme, les troubles du comportement et les maladies inflammatoires de toujours demander l’avis du médecin avant d’ingérer ces comprimés.

Aussi consommé en Belgique

Au vu des risques potentiels, il serait donc normal de faire rentrer la mélatonine dans le cadre très réglementé des médicaments. En France, par exemple, la mélatonine est autorisée dans les compléments alimentaires, en dessous de deux milligrammes par prise et par jour. L’organisation professionnelle des compléments alimentaires, Synadiet, estime que les Français achètent 1,4 millions de boîtes par an. Serait-ce un manque de précaution de la part du pays ?

En Belgique, on retrouve également de la mélatonine dans certains somnifères. Et pourtant, les règles sont plus strictes qu’en France puisque « les produits apportant 0,3 mg de mélatonine ou plus par jour sont considérés comme des médicaments par fonction« , rapporte l’agence. Pas de laxisme commercial, donc, pour notre plat pays.

Chavagne Mailys

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