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Huit mythes sur les vaccins décryptés

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Il existe des idées fausses sur les vaccins qui ont la vie dure. Bien qu’ils aient prouvé leur efficacité sur le long terme, les vaccins font encore parfois l’objet d’une méfiance injustifiée avec pour résultat la résurgence de maladies mortelles.

La méfiance à l’égard des vaccins ne cesse de croitre à travers le monde, ce qui entraine une diminution des vaccinations et la résurgence de certaines maladies graves, comme à Madagascar où la rougeole a tué 1.200 personnes depuis septembre. Cette maladie hautement infectieuse a tué 110.000 personnes dans le monde en 2017, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Selon un rapport de l’OMS publié en novembre, les fausses informations circulant sur les vaccins font partie des facteurs qui ont fait augmenter les cas de rougeole de 30 % entre 2016 et 2017, rapporte la BBC.

Les mythes sur les vaccins persistent, et les taux de vaccination diminuent malgré les preuves scientifiques des leurs bienfaits, déplore l’OMS.

Les vaccins peuvent causer l’autisme

En 1997, le chirurgien britannique Andrew Wakefield a affirmé, dans une étude publiée dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet, que le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) était lié à une augmentation des cas d’autisme chez les enfants britanniques.

Depuis, plusieurs études ont réfuté le lien entre l’autisme et le ROR. L’étude a été retirée de la revue et le docteur Wakefield a été radié de l’ordre des médecins. Mais les fausses affirmations du médecin ont tout de même causé du tort puisque le taux de vaccination ROR est passé de 92 % en 1996 à 84 % en 2002. Aujourd’hui, le taux est de 91 %, mais toujours en dessous du seuil recommandé par l’OMS (95%).

Le système immunitaire des enfants est trop faible pour supporter autant de vaccins

En Belgique, les enfants qui fréquentent les collectivités doivent recevoir onze vaccins entre 2 et 15 mois. Cela peut paraitre beaucoup à supporter pour le corps d’un bébé. Et cela inquiète de nombreux parents. Or, les bactéries et virus utilisés dans les vaccins sont modifiés et ne sont pas capables d’inoculer la véritable maladie aux enfants. Le vaccin prépare le corps à réagir lorsqu’il sera en contact avec les véritables microbes.

« Les nouveau-nés développent la capacité de réagir aux antigènes étrangers (substances capables de stimuler une réponse immunitaire) avant même leur naissance », a écrit le pédiatre américain Paul A. Offit dans l’une des revues les plus célèbres au sujet des preuves liées à de multiples vaccins et systèmes immunitaires infantiles. « Dans les heures qui suivent la naissance, ils sont capables d’organiser une réponse immunitaire aux vaccins », ajoute M. Offit.

Les maladies étaient déjà en déclin avant l’apparition des vaccins

Il est vrai qu’une meilleure alimentation et une hygiène plus appropriée ont permis aux maladies infantiles d’être moins mortelles au fil des années. Mais l’accélération subite de la diminution des décès suggère que les vaccins ont joué un rôle.

Aux États-Unis par exemple, les décès d’enfants liés à la rougeole sont passés de 5300 par an en 1960 à 450 en 2012. Le vaccin ayant été introduit en 1963. La vaccination a également fait chuter le nombre de cas dans les cinq années qui ont suivi. On observe d’ailleurs une résurgence des maladies lorsque le taux de vaccination diminue.

Les gens qui tombent malades ont tous été vaccinés

Aucun vaccin n’est efficace à 100 %, confirme l’OMS. Les vaccins pour enfant le plus courant ne le sont qu’à hauteur de 85 à 95 %. Chaque personne réagit différemment à un vaccin, c’est-à-dire qu’il est possible de ne pas développer l’immunité même si on a reçu le vaccin.

La raison pour laquelle un grand nombre de personnes vaccinées tombent malades est parce qu’elles sont plus nombreuses. Les personnes non vaccinées tombent malades à un taux beaucoup plus élevé.

Les vaccins rapportent beaucoup d’argent aux entreprises pharmaceutiques

Selon l’OMS, le marché du vaccin représente 3 % du marché pharmaceutique mondial. Mais même si c’est un marché en expansion, car les programmes de vaccination sont de plus en plus nombreux, il serait plus lucratif de tomber malade. Cela coûte en effet beaucoup plus cher.

Selon une étude réalisée en 2016 par l’Université John Hopkins, pour chaque dollar investi dans la vaccination dans les pays en développement, on s’attend à économiser 16 dollars (soins de santé, absentéisme, etc.)

« Cette maladie n’existe plus dans mon pays »

Si certaines maladies sont presque éradiquées dans certains pays « riches », elles pourraient rapidement réapparaître à cause de la mondialisation et de la grande mobilité dans gens aujourd’hui qui rapporterait les germes des pays où la maladie est encore répandue.

Il sont composés de produits dangereux

La présence de formaldéhyde, de mercure ou d’aluminium dans les vaccins effraye les parents. Ces substances sont toxiques pour l’organisme, mais pas dans les proportions utilisées dans les vaccins. Selon une étude de la Food and Drug Administration américaine, il y a autant de mercure dans un vaccin que dans une boite de thon.

La théorie du complot

Dans certains pays comme le Nigeria, l’Afghanistan ou le Pakistan circule une croyance selon laquelle les vaccins seraient une conspiration e l’Occident pour attaquer les populations civiles. Dans ces pays, la vaccination contre la polio est souvent entravée par la croyance selon laquelle le vaccin provoquerait l’infertilité des filles et propagerait le VIH. Ce sont les seuls pays où la polio reste une maladie endémique.

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