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Epidémie de coqueluche en Belgique

Quelque 1.200 cas de coqueluche ont été répertoriés en Belgique entre janvier et octobre. Le professeur Denis Piérard, de l’UZ Brussel, évoque lundi dans De Morgen une épidémie.

La coqueluche est une infection grave des voies respiratoires, provoquée par une bactérie. Elle est particulièrement dangereuse pour les enfants âgés de moins d’un an. « Mais il n’y a pas eu de cas mortel ces deux dernières années », a précisé le Dr Piérard à l’agence Belga. « Auparavant, on recensait maximum deux cas de décès par an. »

Toutefois, selon une maman dont le fils est décédé de cette maladie, il y aurait eu au moins deux cas de décès en Wallonie en 2012. La coqueluche tue toujours en Belgique, selon elle, « mais les autorités sont dans l’impossibilité de fournir des chiffres fiables ». Elle avance plusieurs raisons pour l’expliquer : « La coqueluche cause (certaines) morts subites de nourrissons et la recherche de cette bactérie n’est pas faite même si les parents demandent une autopsie. La cause du décès sur le certificat de décès peut être « septicémie » ou « arrêt cardiaque », alors que la bactérie Bordetella pertussis en est la cause. Ces victimes ne sont alors pas comptabilisées ».

Une épidémie en 2014

Le nombre de 1.200 cas sur les dix premiers mois de l’année pousse à parler d’une épidémie, confirme le professeur Piérard, qui collecte les données épidémiologiques sur cette maladie issues de son laboratoire de l’UZ Brussel et du laboratoire d’immunologie de l’Institut Scientifique de Santé Publique (ISP). « Le pic a été atteint au mois de juin », ajoute-t-il. « De juin à fin octobre (dernier mois pour lequel les données sont disponibles, ndlr), la tendance est à la baisse. » Les raisons du nombre croissant de cas constatés ces dernières années sont multiples. « Depuis dix ans, on est passé du vaccin dit ‘wholecell’ au vaccin ‘acellulaire’. La grande différence, c’est qu’avec le nouveau vaccin, on ne connaît pas bien la durée de protection », souligne ainsi le professeur.

Une autre cause de l’augmentation du nombre de cas ces dernières années est aussi liée à un meilleur diagnostic. « La connaissance et la vigilance des médecins sont meilleures: davantage d’analyses sont demandées », ajoute le Dr Piérard. « Enfin, il est possible qu’il y a eu une modification de la virulence des souches circulantes ».

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