© Getty Images/iStockphoto

Elections communales: les électeurs invités à devenir donneurs d’organes

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Ce dimanche 14 octobre, lors des élections communales, il sera possible de s’enregistrer comme donneur d’organes. La Belgique fait figure de bon élève en la matière, mais les donneurs sont toujours activement recherchés.

Se faire connaître comme donneur d’organes au registre de l’administration de sa commune n’est pas la chose la plus agréable à faire de son vivant. Pourtant, la procédure est des plus simples et ne prend que quelques minutes. Elle est envisageable pour tout citoyen, à partir de 13 ans et est, bien sûr, réversible.

Le don d’organe permet surtout de sauver des vies, jusqu’ à 8 par donneur. Dans le but d’augmenter leur nombre, les citoyens recevront des informations concernant cet acte altruiste et seront invités à s’inscrire sur les listes de donneurs lors des prochaines élections communales, le 14 octobre prochain.

De nombreuses communes wallonnes, environ 400, participent à la campagne de sensibilisation lancée par Beldonor, soit 70 à 80% des communes. Certaines communes flamandes et bruxelloises, dont Ixelles et Woluwé-Saint-Pierre, proposent également la même démarche administrative.

Consultez la liste des communes participantes

La Belgique fait figure de bon élève en la matière au niveau international. Depuis un peu moins de dix ans, le nombre de Belges qui s’inscrivent sur la liste des donneurs d’organes bat chaque année le record de l’année précédente. Ils sont actuellement 275.000 sur la liste consultée en priorité par les médecins lors du décès d’un patient.

Depuis 2016, une augmentation de 12% des personnes inscrites comme donneurs d’organes a été enregistrée. Le nombre total de transplantations d’organes est ainsi passé de 1.016 en 2016 à 1.041 en 2017. Mieux encore, parmi les 8 membres du réseau Eurotransplant, c’est la Belgique qui compte le plus grand nombre de transplantations par habitant. Malgré cela, plus de 1.000 personnes sont toujours à l’heure actuelle en attente d’une transplantation dans notre pays.

Car, même si la législation mentionne que tout citoyen inscrit au registre national est considéré comme un donneur potentiel (voir aussi l’encadré ci-dessous), de nombreux obstacles contrecarrent souvent le prélèvement d’organes. La question sensible soulevée au moment du décès crée souvent des tensions dans la famille du défunt, dont la décision ultime repose entre les mains. Cette dernière ne partage en effet pas nécessairement la volonté de la personne décédée, ce qui peut finalement empêcher le don.

Une famille sur quatre refuse le don

Selon une enquête récente réalisée par le quotidien Le Soir, différentes raisons entrent en jeu. Les contre-indications médicales sont les plus courantes, de l’ordre de 64,2 %. Le refus de la famille est invoqué dans 25,04% des cas.

Par ailleurs, des initiatives sont mises en place pour faciliter le don d’organes pour tout citoyen qui le désire. Au mois de mars 2018, la Chambre a adopté un texte qui facilite l’inscription au registre national. Le médecin généraliste pourra également enregistrer les volontés du patient dans son dossier global médical e-santé. Elles seront alors consultables par tous les prestataires de soin, dont les urgentistes, en première ligne lors d’un accident mortel. La proposition émet également la possibilité de s’enregistrer soi-même comme donneur d’organes avec sa carte d’identité électronique. Pour l’heure, cette procédure attend encore sa concrétisation.

Que prévoit la législation belge ?

La législation prévoit que toute personne inscrite au registre national (depuis 6 mois pour les étrangers) est présumée accepter le don de ses organes au moment de sa mort sur le principe du « qui ne dit mot, consent ». Toute personne qui n’a pas signifié explicitement par écrit qu’elle refusait d’être donneur d’organes est donc considérée comme donneur potentiel.

Que peut-on prélever chez une personne décédée ?

Les organes d’un donneur ne sont prélevés que s’il y a une réelle possibilité de greffe, si les équipes médicales sont donc certaines qu’un patient est compatible pour recevoir un des organes.

Le coeur peut être transplanté entier ou utilisé pour ses valves,

Les poumons, donnés à un seul ou deux donneurs,

Le pancréas,

Le foie, qui peut être donné entier ou séparé pour profiter à deux receveurs,

Les reins, comme pour les poumons,

Plus rarement l’intestin,

Des tissus peuvent aussi être prélevés pour être greffés. Congelés, ils se conservent plus longtemps que les organes,

Les os, peuvent aussi être donnés entiers ou être réduits en poudre, utilisée comme une sorte de « ciment » sur des os abîmés,

La cornée,

La peau, dont les lambeaux sont transplantés chez les grands brûlés,

Les veines et artères,

Les ligaments,

Les tendons.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire