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Des chercheurs veulent sauver la variole

Le Vif

Des chercheurs ont recommandé jeudi de ne pas détruire les derniers stocks de virus vivants de la variole, éradiquée depuis 1980, estimant que des questions clé restaient sans réponse sur cet agent pathogène et le risque de sa réintroduction intentionnelle dans la nature.

Ce groupe international de virologues explique dans une lettre publiée dans la revue scientifique américaine PLOS Pathogens que la recherche sur des virus vivants de la variole « est essentielle » car « les objectifs initiaux de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de développer de nouveaux vaccins plus sûrs ainsi que des antiviraux et de meilleurs outils de dépistage n’ont pas encore été atteints ». Cet argumentaire est publié à moins d’un mois de l’Assemblée mondiale de la Santé, l’organe dirigeant de l’OMS, dont la décision de détruire les derniers virus vivants de la variole est à l’ordre du jour.

Depuis que l’éradication de cette maladie infectieuse a été déclarée en 1980, des recherches limitées concentrées sur le développement de tests de diagnostic, d’antiviraux et de nouveaux vaccins se sont poursuivies sous un étroit contrôle, dans seulement deux laboratoires sous haute sécurité, un en Russie et un autre aux Etats-Unis, les deux seuls endroits où se trouvent des virus vivants de la variole. Ces recherches sont motivées par le risque que la variole puisse réapparaître à la suite d’une réintroduction intentionnelle du virus dans la population.

Ces chercheurs soulignent en outre que les récentes avancées en biologie synthétique rendent en théorie possible de recréer des virus.

Au cours des dernières décennies, les recherches sur le virus de la variole ont permis de produire de nouveaux vaccins antivarioliques plus sûrs et deux antiviraux expérimentaux prometteurs contre cet agent pathogène. « Malgré ces avancées considérables, le travail sur le virus de la variole n’est pas terminé », insistent ces scientifiques, dont le Dr Inger Damon, des Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Ils estiment que « le virus de la variole reste largement méconnu malgré ces progrès et qu’une plus grande exploitation des technologies actuelles pourrait aboutir à des thérapies plus efficaces en cas d’urgence sanitaire qui résulterait d’une résurgence de la variole ».

Enfin, ces scientifiques s’interrogent sur le fait de savoir si une destruction irrémédiable des derniers virus vivants de la variole est possible, voire utile, vu que le génome de ce pathogène a été séquencé et les capacités de la biologie synthétique.

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