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Découvrez vos talents grâce à vos jeux d’enfant

Stefanie Van den Broeck Journaliste Knack

En ce mois de juin, beaucoup de jeunes de dix-huit ans réfléchissent à leur choix d’étude. Peut-être qu’un coup d’oeil dans le rétroviseur peut les aider: aimaient-ils le football, les poupées ou les Lego quand ils étaient petits? Ce sont là de bons indicateurs pour un avenir réussi.

À quoi aimiez-vous jouer enfant? C’est une question que Danielle Krekels a posée à des centaines d’ingénieurs dans les années 1980 pour son agence d’étude et de sélection. « Je les faisais parler pendant des heures et j’ai remarqué que beaucoup aimaient jouer aux Lego, aux Meccano ainsi qu’aux trains et aux voitures. Cependant, j’ai constaté une grande différence entre les ingénieurs industriels et les ingénieurs civils: les premiers adoraient presque tous construire et démolir, alors que c’était moins le cas pour les ingénieurs plus ‘théoriques’. Au bout d’un moment, l’idée s’est mise à mûrir: se pourrait-il que ce ne soient pas les Lego qui rendent les enfants créatifs, mais qu’ils jouent au Lego parce qu’ils sont créatifs? Cependant, j’ai également commencé à voir d’autres connexions. Par exemple, les personnes qui aimaient jouer au football enfant affectionnent « les jeux d’équipe structurés »: travailler ensemble dans un certain cadre et avec des accords clairs. Finalement, j’ai pu dresser une liste de 23 talents: de la « créativité fonctionnelle » à la « vente et persuasion ».

Krekels observe ce dernier phénomène parmi les enfants qui aiment « vendre » des fleurs de papier crépon en échange de coquillages. « Une fois adultes, ils aimeront aussi écouler des marchandises, même si ce n’est pas forcément une question d’argent. C’est un moyen d’acquérir du pouvoir et du contrôle, et relève du talent de base de « vision stratégique et réflexion à long terme ». Il y a aussi la question de savoir pourquoi les enfants aiment vendre: font-ils cela pour eux, ou pour faire plaisir aux autres? Dans ce dernier cas, les talents de base empathiques jouent un rôle.  » Krekels vient de publier son troisième livre sur le thème. La préface est signée du célèbre neurologue néerlandais Dick Swaab. « Il m’a aidé pour l’explication scientifique de ma théorie. Un certain nombre de systèmes dans le cerveau sont déjà développés dans l’utérus, mais les quatre premières années de la vie sont également cruciales. Les talents de base sont en partie génétiques, mais ils dépendent aussi des influences externes que subit l’enfant au cours de ses premières années. »

Motivation intrinsèque

Si vous souhaitez découvrir vos talents de base, vous pouvez contacter l’un des 300 analystes reconnus. Sur une liste de 150 activités, vous cochez ce que vous aimiez faire enfant (jouer à la poupée ou au foot par exemple), et après un entretien en profondeur on vous fait un profil de vos talents. La conjonction détermine quels sont les bons choix pour vous. Le terme « talent de base » est plus spécifique que le mot plutôt vague « talent », selon Krekels. « C’est une combinaison de caractère, de talent et de motivation intrinsèque. Ce n’est pas parce que votre grand-père vous récompensait lorsque vous marquiez au football, ou que vous aviez un professeur d’histoire sympathique que vos talents de base sont là. En parlant des enseignants, Krekels n’est guère surpris qu’ils soient si souvent épuisés. « Beaucoup ne choisissent pas cette profession parce qu’ils possèdent le talent ‘transfert d’information’. Parfois, ils ont le sens du ‘divertissement et du spectacle’, alors ils sont heureux pendant un moment. Mais quand on n’aime pas partager ses connaissances, on finit par se heurter à ses limites. »

Pour éviter cela, Krekels conseille aux jeunes de se soumettre à une analyse de base des talents dès que possible. « Vous pouvez le faire à partir de quatorze ans. Un moment idéal, car cela permet d’éviter un parcours en cascade dans l’enseignement secondaire. Mais le faire à dix-huit ans, juste avant les études supérieures, est également une très bonne idée. Je vois souvent des jeunes convaincus de n’avoir aucun talent. Tout au plus, ils prétendent être bons en anglais ou en mathématiques. Bien sûr, ce ne sont pas là des talents, mais des compétences. Après l’analyse, ils sont souvent ravis: ils ont des talents et savent quelles sont les filières d’études idéales pour eux. »

Même les adultes qui ont passé ce cap depuis longtemps peuvent en bénéficier, dit Krekels. « Si vous sentez que vous allez droit vers le burn-out ou le bore-out, il est temps de voir si votre emploi correspond vraiment à vos talents. Vous pouvez contacter l’un de nos 50 conseillers d’orientation professionnelle. Beaucoup de gens décident alors de postuler ailleurs ou même de recommencer des études. Même si vous pouvez optimaliser votre talent dans un hobby. Mais alors l’équilibre doit être bon: si vous avez douze talents de base solides, dont vous en exploitez trois dans votre travail et neuf dans vos loisirs, il est temps de chercher une meilleure proportion.

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