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Cinq idées reçues sur les vaccins

Soraya Ghali
Soraya Ghali Journaliste au Vif

Florilège de croyances entourant la vaccination, se transmettant parfois de génération en génération et souvent fausses.

1 L’hygiène et l’assainissement de l’eau ont permis d’éradiquer les maladies infectieuses.

Faux. C’est l’un des arguments fréquemment avancés par les opposants à la vaccination. Il repose sur l’observation que, pour certaines maladies, la mortalité a diminué avant même l’arrivée du vaccin. Cela peut s’expliquer par l’amélioration des soins et de l’hygiène. Mais il est faux d’avancer que ces deux éléments permettent d’éradiquer un virus. Certes, ils contribuent à diminuer ou à retarder la propagation des bactéries pathogènes, mais ils n’empêchent pas la transmission de maladies infectieuses.

Par ailleurs, pour observer l’efficacité d’une vaccination, l’indicateur le plus pertinent est non pas le nombre de morts, mais le nombre total de personnes infectées. Dans ce cas, les données montrent nettement que l’introduction du vaccin est suivie d’une diminution, voire d’une disparition, de la maladie.

2Les vaccins ne sont pas sûrs.

Faux.  » Le vaccin n’est pas de l’eau bénite, c’est un médicament « , avance Yves Van Laethem, virologue au CHU Saint-Pierre, et président du Conseil supérieur de la santé (CSS). Comme tout traitement médical, certains vaccins peuvent engendrer quelques effets secondaires localisés (bras douloureux) et de courte durée (légère fièvre) à une incidence non nulle, mais toutefois faible. Plus rarement, des réactions allergiques se produisent. Des effets secondaires graves sont théoriquement possibles, comme un choc anaphylactique (réaction allergique généralisée), mais ils restent extrêmement rares. Dès lors, la proportion entre les risques liés à une réaction exceptionnelle n’est pas suffisamment importante par rapport aux risques encourus par la non-vaccination.

3On vaccine plus qu’avant et trop.

Faux. Ce qui a fondamentalement changé en trente ans, c’est la composition des vaccins, qui s’est améliorée et simplifiée. Ainsi les bactéries pouvant être décomposées en protéine, sucre et ADN, plusieurs vaccins ne contiennent qu’une protéine ou qu’un sucre de la bactérie en question. Il n’y a donc plus d’organisme vivant présent dans ces vaccins-là. Les vaccins sont en effet plus purifiés (ne contiennent souvent qu’un composant du vaccin et non une cellule vivante) et permettent de protéger contre plus de maladies.

4. Multiplier les vaccins nuit au système immunitaire des enfants.

Faux. Les données scientifiques montrent que l’administration de plusieurs vaccins en même temps n’a aucun effet néfaste sur le système immunitaire de l’enfant. A la naissance, les enfants passent d’un environnement stérile à un monde peuplé de milliards de micro-organismes. Leur jeune système immunitaire peut déjà y faire face. Ce qui indique que le corps est capable d’affronter plusieurs vaccins à la fois. Les vaccins – qui contiennent des versions tuées ou atténuées des virus et bactéries – stimulent par ailleurs le système immunitaire en lui permettant de fabriquer des défenses.

5L’aluminium contenu dans les vaccins peut être dangereux.

Plutôt faux. L’aluminium permet de stériliser et de stabiliser les vaccins. Il améliore grandement leur efficacité, surtout lorsque ceux-ci sont dits  » inactivés  » ( lire ci-dessus), c’est-à-dire ceux qui contiennent des agents infectieux morts. Il est présent en quantité extrêmement faible (4 mg), plus faible que dans le lait maternel (10 mg) ou dans le lait en poudre (40 mg). Son utilisation est régulièrement critiquée. En l’état des connaissances scientifiques, aucun lien de causalité n’a été jusqu’à présent établi entre la présence d’aluminium dans les vaccins et des troubles de la santé, tels que des lésions musculaires.

Plus d’informations sur le site vaccination-info.be

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