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Cinq chercheurs meurent avant la parution de leur étude sur Ebola

Muriel Lefevre

Une publication sur Ebola qui devrait faire date vient d’être publié par la revue de l’American Association for Advancement of Sciences. Et ce pour deux raisons. Parce qu’elle permet de mieux comprendre de quelle façon le virus d’Ebola mute et comment il se reproduit. Mais aussi parce qu’il aura coûté la vie à 5 des coauteurs qui ont participé à l’étude.

L’American Association for Advancement of Sciences vient de publier une étude qui risque bien de changer la donne dans la lutte contre le virus Ebola. Les résultats obtenus sont sans précédent puisqu’ils permettent de prouver scientifiquement l’hypothèse que le virus Ebola qui sévit aujourd’hui en Afrique de l’ouest est une divergence de celui sévissait jusqu’à présent en Afrique centrale. Selon les auteurs ce dernier aurait probablement été transporté par des « chauves-souris frugivores porteuses saines » selon Slate.fr. Mais aussi que l’épidémie qui sévit en ce moment est causée par un seul et même type de virus.

Une étude au lourd tribut humain

L’étude se base sur une analyse génomique fouillée de 99 isolats de virus Ebola issu du sang des 78 malades de Sierra Leone. Des échantillons qui ont pu être obtenus grâce à ces coauteurs qui étaient sur le terrain. Mbalu Fonnie, Alex Moigboi, Alice Kovoma, Mohamed Fullah, et Humarr Khan travaillaient tous pour l’hôpital gouvernemental de Kenema, en Sierra Leone. Ils ne verront donc pas l’aboutissement de leur recherche qui a été publiée le 28 août accompagné d’un vibrant « In memoriam » de la part des 53 autres auteurs issus d’universités prestigieuses comme Harvard ou Cambridge.

La preuve, si besoin, que le personnel soignant paye un lourd tribut dans la lutte contre ce virus particulièrement mortel. Depuis le début de l’épidémie, près de 240 soignants ont été infectés et 120 en sont morts.

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