© iStock

Autotest face à Omicron: vaut-il mieux choisir un test nasal ou buccal?

Eglantine Nyssen
Eglantine Nyssen Journaliste au Vif, multimedia editor

Quel autotest pour détecter le Covid vaut-il mieux privilégier ? Il existe encore très peu d’études ayant déterminé la charge virale d’Omicron dans différents types d’échantillons. Le Vif fait le point sur les recommandations à suivre.

Depuis la fin de l’année dernière, les tests à effectuer soi-même ont fait leur apparition dans la vie des Belges. Ils font d’ailleurs partie intégrante de la stratégie depuis l’apparition d’Omicron puis qu’ils permettent de réduire la pression sur les centres de tests PCR. En tant que cas contact à risque sans symptôme, vous pouvez lever la quarantaine en réalisant des autotests. 1,8 millions de ces tests ont été vendus au mois de décembre en pharmacie. Selon les chiffres de l’Association pharmaceutique belge (APB), la troisième semaine janvier a constitué une semaine record avec 584.615 autotests vendus. Sans compter tous les tests vendus en supermarchés.

Changement de variant

Prélever un échantillon dans la bouche plutôt que dans le nez n’est pas une nouveauté. Plusieurs autotests buccaux ont d’ailleurs été validés par l’Agence fédérale des médicaments, même s’ils constituent une minorité des tests validés. Ce type de prélèvement peut se révéler pratique, notamment pour les enfants en bas âge ou les personnes âgées, à condition de savoir réaliser correctement le prélèvement.

Les pratiques actuelles pourraient cependant évoluer avec Omicron. Il existe encore très peu d’études ayant déterminé la charge virale d’Omicron dans différents types d’échantillons. Le Risk Assessment Group s’est récemment penché sur la question. Dans leur rapport, ceux qui ont pour but d’évaluer la situation épidémiologique indiquent que « deux études cliniques ont révélé une faible sensibilité dans la détection des échantillons positifs d’Omicron, même lorsque la charge virale était élevée ou la culture virale positive, en particulier dans la phase précoce de l’infection ». Que donc Omicron était moins facilement détectable via autotest, surtout au début de votre infection. Une autre étude clinique a toutefois révélé une sensibilité similaire à celle observée pour les variants précédents.

Pour le moment, Sciensano recommande donc d’utiliser les autotests comme auparavant tout en faisant preuve d’une prudence particulière lorsque le résultat est négatif. « L’objectif principal d’un autotest est d’écarter la possibilité qu’une personne soit hautement contagieuse, mais pas de confirmer qu’elle ne l’est pas » rappelle le rapport.

Point de vue similaire du côté de l’Agence européenne du médicament. « Les résultats préliminaires d’une étude semblent indiquer qu’il y a plus de virus dans la salive que dans les échantillons nasaux » nous explique-t-ils. « Cependant, cette étude n’a utilisé que la PCR comme méthode de détection et non les tests antigéniques. Il est possible que la charge virale d’Omicron atteigne son maximum un peu plus tôt dans la salive que dans les échantillons nasaux, mais là encore, cette observation doit être confirmée par d’autres données. Par conséquent, jusqu’à ce que plus de données et d’études de validation pour les différents tests soient disponibles, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) recommande de continuer à « utiliser les tests de diagnostic actuels conformément aux instructions du fabricant. »

Spécificités du PCR

En ce qui concerne les PCR ou les tests antigéniques effectués par les professionnels, là, les recommandations sont autres. Selon Sciensano, jusqu’à mieux connaître l’efficacité des écouvillons nasaux peu profonds dans la détection du variant Omicron, il est temporairement recommandé aux professionnels de la santé d’utiliser un écouvillon nasopharyngé ou, mieux encore, un écouvillon combiné nez-gorge, pour l’échantillonnage, dès que cela est possible.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire