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Alimentation: 28% des Belges affirment vouloir perdre quelques kilos

Eva Kestemont
Eva Kestemont Journaliste Knack Weekend

Les Belges et la nourriture saine vont-ils de pair ? La science nous aide à trouver une réponse.

Jamais auparavant, le monde n’avait fait face à une telle vague de gens en surpoids, obèses ou atteints de troubles alimentaires. Même en Belgique, cette tendance est visible. Une personne est considérée en surpoids ou obèse lorsque son Indice de masse corporelle excède respectivement 25 et 30. En moyenne, les Belges âgés de 18 à 64 ans ont atteint un score de 26 : un nombre bien trop élevé.

De nombreux facteurs peuvent contribuer à la hausse de notre IMC. Ce sont surtout les Belges avec un niveau d’études faible qui souffrent de surpoids : leur IMC tourne en moyenne autour de 27,2 contre 24,7 pour les personnes diplômées de l’enseignement supérieur. De plus, les hommes belges ont un IMC plus élevé (26,7) que les femmes belges (25,9). Au niveau régional, les personnes qui habitent en Flandre ont un IMC plus bas (26,0) que les habitants de Wallonie (26,9).

Par ailleurs, la moyenne de l’IMC augmente en fonction de l’âge. Chez les jeunes adultes âgés entre 18 ans et 34 ans, les pourcentages de surpoids et d’obésité atteignent 23 et 12 % tandis que chez les adultes entre 51 ans et 64 ans, le pourcentage grimpe respectivement à 44 et 25%Dans un groupe d’amis dont la moyenne d’âge est de 35 ans, il y aura plus d’hommes en surpoids que d’hommes avec un poids normal. Le phénomène est similaire chez les femmes à partir de 51 ans. La jeunesse n’est pas épargnée par l’angoisse de la balance. Chez les petits entre 3 ans et 5 ans, 11 % sont atteints de surpoids et 3% d’obésité. Chez les adolescents entre 14 ans et 17 ans, les chiffres sont respectivement de 12 et 5%.

Habitudes

Il est tout de même important de noter que nos habitudes alimentaires ne sont qu’une seule cause de cette moyenne élevée de notre IMC. En effet, notre IMC est déterminé par une conjonction de facteurs. La qualité et la quantité de ce que nous mangeons n’en sont que deux parmi d’autres. Le sport et les gènes ont un impact par exemple.

Dans ce dossier, nous nous concentrerons plutôt sur la nourriture. Dans les études disponibles, nous remarquons rapidement quelles habitudes des Belges sont liées à des risques plus élevés de surpoids. Manger devant la télévision par exemple : la moitié des enfants belges le font régulièrement. Ne pas manger assez de légumes et de fruits : une habitude courante pour la majorité des Belges. Manger sur le pouce : de plus en plus de Belges le font. Beaucoup d’habitudes courantes (et de plus en plus récurrentes) sont mentionnées dans des études comme causes de surpoids.

Manger pour maigrir

En moyenne, le Belge pèse plus que son poids recommandé, mais tout le monde ne voit pas cela comme un problème. 28% des Belges affirment vouloir perdre quelques kilos. Les hommes ont beau être les plus concernés par le poids, ce sont surtout les femmes qui disent vouloir maigrir. Tous ceux qui veulent perdre du poids modifient leur alimentation. Par exemple, ils mangent plus de fruits et de légumes, délaissent les produits remplis de sucres ajoutés ou boivent plus d’eau.

En général, une perte de poids saine et durable demande également de faire plus d’exercice. Les chiffres sont cependant surprenants : seulement la moitié le fait effectivement. En général, ce sont les hommes qui ne veulent pas perdre du poids « passivement »: 60% d’entre eux bougent plus, contre moins de la moitié des femmes. De plus, les personnes diplômées et les Flamands bougent plus.

Pour beaucoup d’hommes, le sport et les habitudes d’alimentation saines ne fonctionnent pas assez rapidement. En effet, 37% d’entre eux se tournent vers des méthodes de régimes malsains comme le jeune, la cigarette, l’utilisation de produits laxatifs ou vomissements après les repas.

Chez les femmes, les chiffres atteignent 24%. Elles ont plutôt tendance à rechercher des résultats grâce à des produits minceur (6%) que les hommes (3%).

Un régime pour la santé

Tous les régimes ne sont pas conçus pour faire perdre du poids. Certains problèmes de santé peuvent notamment être apaisés ou résolus en modifiant ses habitudes alimentaires. Pour réduire la pression sanguine par exemple, il est recommandé de diminuer drastiquement la consommation de sel. Pour les diabétiques, il est conseillé de conserver une glycémie équilibrée en jonglant correctement avec les différents groupes alimentaires.

Néanmoins, le constant est étonnant : peu de Belges modifient leurs habitudes alimentaires, même après avoir reçu un diagnostic lié à leur alimentation. En 2014, les meilleurs élèves étaient les patients atteints de diabètes, mais, même parmi eux, seulement 35%suivaient un régime adapté. Chez les patients atteints d’hypertension, ils sont seulement trois%et seulement neuf % chez les gens atteints d’hypercholestérolémie.

Troubles alimentaires

Selon des estimations, un peu moins de 4% des Belges âgés de 10 ans à 64 ans souffrent d’un trouble alimentaire. Ce chiffre est plus ou moins similaire chez les hommes et les femmes, mais la situation varie néanmoins en fonction de l’âge. Entre dix et treize ans, ce sont les garçons qui dominent les statistiques (7,2% contre 2,7% chez les filles). Mais les femmes prennent le dessus par la suite. À partir de 34 ans, le nombre de personnes atteintes d’un trouble alimentaire redevient similaire entre les deux sexes.

Les adolescents âgés entre 14 ans et 17 ans sont les plus susceptibles de souffrir d’un trouble alimentaire. Selon les estimations, 5,8% d’entre eux en sont atteints, ce qui équivaut plus ou moins à un élève par classe.

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