Un SMS pour signaler un excès de vitesse, une bonne idée?

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

L’Institut de la sécurité routière Vias propose d’envoyer des alertes SMS aux personnes qui viennent de se faire flasher par un radar. Une mesure qui pourrait éviter d’accumuler les amendes, mais qui ne plaît guère au SPF Justice et à la police.

L’Institut de sécurité routière Vias souhaite que les conducteurs reçoivent un SMS ou un courriel pour leur signaler qu’ils ont été flashés. La mesure permettrait aux contrevenants d’éviter de se voir submerger d’amendes. Sudinfo évoque ainsi le cas d’une famille de Hannut qui s’est vu infliger près de 70 procès-verbaux pour un total de 6 000 euros. Il s’agissait à chaque fois d’un excès de vitesse commis au même endroit. Comme les contrevenants ignoraient qu’un radar avait été mis en service, ils ont continué à rouler vite jusqu’à ce que la première amende tombe dans la boîte aux lettres, trois semaines plus tard.

Même s’il condamne évidemment les excès de vitesse, Vias souligne que le but d’une amende n’est pas de submerger les conducteurs d’amendes. « Les contrôles contre l’alcool bénéficient d’une bonne adhésion sociale, ce qui n’est pas le cas des contrôles contre les excès de vitesse. Les gens pensent souvent que les autorités mettent un radar pour faire rentrer des sous », déclare Benoît Godart, porte-parole de Vias à Sudinfo.

Le but d’un radar est en effet d’induire un changement de comportement afin d’améliorer la sécurité sur la route. S’ils avaient été informés plus tôt, les conducteurs auraient roulé moins vite et évité l’accumulation d’amendes. Toujours selon Vias, les contrevenants, qui s’inscriraient sur une liste,  pourraient être prévenus endéans les 24 heures, par SMS ou mail.

Fraude et fishing

Le SPF Justice et la police ne partagent pas la position de Vias. Ils craignent que l’envoi de SMS ou de courriels aux contrevenants n’entraîne beaucoup de fishing et de fraude. En outre, ils ne souhaitent pas inciter le citoyen à utiliser son téléphone quand il est au volant.

Aussi le SPF Justice conseille-t-il d’activer l’eBox, une boîte aux lettres électronique sécurisée ou un point central où ils peuvent recevoir, conserver et gérer tous les documents officiels de manière numérique. « Ce système permet au contrevenant de recevoir son amende immédiatement après traitement par la justice. Cela peut rapidement faire gagner quelques jours, car le courrier met parfois plusieurs jours à arriver, même si le courrier avec l’amende est envoyé au contrevenant en priorité », explique une porte-parole.

« Si le contrevenant n’est pas d’accord avec son amende, il a toujours le droit de la contester ou de faire appel. Lors de l’introduction d’un recours, le juge peut tenir compte de certains éléments », ajoute-t-elle.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire