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Le marché de la moto se porte étonnamment bien

Philippe Bonamis journaliste

Malgré la crise sanitaire et son impact sur l’économie, les immatriculations de deux-roues motorisés ont tenu bon.

Les fermetures imposées au printemps et à l’automne derniers ont bien entendu pesé lourdement sur les distributeurs de motos et scooters, mais la crise ne les a pas affectés de la même manière que leurs homologues du secteur automobile. Le 18 mars 2020, les motocistes ont eux aussi été contraints de fermer leurs portes et les clients ont dû ronger leur frein jusqu’à la mi-mai. Cette fermeture ne pouvait tomber plus mal, vu que le printemps est traditionnellement la saison où l’envie d’acheter une moto est la plus forte. On aurait dès lors pu s’attendre à un lourd impact sur les ventes annuelles de deux-roues motorisés.

Or, il n’en a rien été: fin novembre, les immatriculations dépassaient même d’1% les chiffres de 2019. Ce rattrapage rapide repose en partie sur le fait que l’on a vendu beaucoup plus souvent des motos de stock et que les stocks en question étaient déjà disponibles au début de la saison moto, avant la fermeture obligatoire. En avril, les immatriculations ont chuté de 70%. En mai, le recul n’a plus été que de 6 %. Tous les records ont ensuite été battus en juin, avec une hausse de 53 % par rapport à juin 2019. Ce rattrapage s’est maintenu au cours des mois suivants: même en novembre, lorsque seuls le « click & collect » ou la livraison de motos achetées précédemment étaient autorisés, les chiffres ont progressé de 3% par rapport à novembre 2019. Le secteur de la moto est donc indéniablement dans une période plutôt faste. Chez Febiac, on voit deux explications à ce phénomène.

D’une part, le coronavirus a contraint beaucoup de gens à annuler leurs vacances annuelles à l’étranger. Dans certains ménages, cela a libéré du budget pour d’autres loisirs ou concrétiser d’autres envies. D’autre part, le travail à domicile est devenu la règle pour beaucoup depuis le début de la pandémie et ceux qui doivent malgré tout se rendre physiquement sur leur lieu de travail ont sans doute privilégié un moyen de déplacement individuel plutôt que les transports en commun, vus comme moins sûrs au plan sanitaire.

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