Les smart cars : sécurité et convivialité, mais quelle protection pour les données personnelles ? © Peter Cade/getty Images

La smart car, la voiture qui choisit son conducteur

Rosanne Mathot
Rosanne Mathot Journaliste

Pas d’angle mort dans les smart cars (les voitures intelligentes ou connectées). De plus en plus de fabricants automobiles embarquent de la technologie et notamment des caméras à reconnaissance faciale dans leurs véhicules.

Côté pile, une caméra scrute les possibles dangers sur la chaussée et réagit en fonction, en déclenchant un freinage d’urgence, par exemple. Côté face, un autre engin, biométrique celui-là, examine le visage du conducteur et intervient illico, dès le premier signe de somnolence. L’endormissement au volant est la troisième cause de décès, après l’alcool et la vitesse, sur les autoroutes européennes. Autant dire que les voitures intelligentes ont un bel avenir. Ainsi, d’après une récente étude du cabinet de conseil Frost & Sullivan, dans moins de dix ans, en 2025, une auto sur trois sera biométrique.

En 2015, déjà, l’innovant ingénieur belge Jérôme Wertz, du département d’électrotechnique et d’informatique de l’université de Liège, avait mis au point une technologie, avec son équipe de recherche Phasya, destinée à quantifier le degré de somnolence d’une personne en activité. Une technologie applicable, par exemple, dans les centrales nucléaires, où la vigilance est une nécessité absolue, ou encore dans les automobiles.

C’est aujourd’hui chose faite. Mais la technologie embarquée va bien plus loin que l’observation du visage du conducteur. Ainsi, une start-up australienne, Sober Steering a-t-elle conçu un volant équipé de biosenseurs capables de détecter la présence d’alcool dans les gaz émis par la paume de la main. Vous avez trop bu ? La voiture ne démarre pas.

Certaines technologies de caméras biométriques font la même chose, en décidant qui a ou non le droit de conduire, en fonction des traits du visage : trop somnolent ? On ne bouge pas. En fait, la technologie, dans une voiture connectée, est tellement avancée, qu’elle peut vous proposer de passer votre morceau de musique favori, si elle vous sent anxieux ou tendu.

Il faut savoir que toutes les informations que vous choisirez de communiquer à votre voiture valent de l’or, pour les fabricants : préférences musicales, trajets habituels, vitesse, mais aussi informations personnelles émanant directement du téléphone portable. D’après l’étude du cabinet de conseil en stratégie McKinsey, une smart car engendre pas moins de 25 gigaoctets de données par heure. Un trésor. Selon McKinsey, d’ici à 2030, ces données vaudront 750 milliards de dollars. Encore faut-il que les gens veuillent bien les partager. Si près de 75 % des Américains et des Chinois se disent prêts, 90 % des Européens ne veulent pas en entendre parler, selon l’initiative européenne  » My car, my data « … Pour le moment.

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