© Kia Sportage © GF

Celui qui achète une voiture suit son c½ur, pas sa raison

Le Vif

Une voiture sur cinq achetée en Belgique est un tout-terrain, mais un seul sur quatre est équipé de quatre roues motrices. Ce qui indique qu’au moment de choisir son véhicule, le consommateur suit son coeur et pas sa raison. Car un 4X4 coûte plus cher, consomme plus et ne quitte pratiquement jamais la route. Alors pourquoi un tel engouement ?

La grande majorité des routes belges sont balisées, ce qui fait que ce genre de véhicule entraîne des coûts importants pour n’avoir in fine que très peu d’utilité. Alors d’où vient cette passion pour le tout-terrain ? Les concepteurs de la Nissan Qashqai et de la Hyundai iX35 auraient-ils flairé le filon une décennie en amont ? Savaient-ils que les Belges aimeraient déposer leurs enfants ou faire leurs courses perchés dans leur char qui domine les autres voitures ? La question reste ouverte même si le phénomène n’est probablement pas étranger au vieillissement de la population. Une frange de la société qui cherche à se protéger des risques et qui voit les avantages d’un tel véhicule sans être pour autant taraudée par des questions écologiques puisqu’elle ne roule que très peu.

Volkswagen n’est plus la voiture du peuple

En parcourant la liste des tout-terrain, on constate une forte présence des marques françaises. Peugeot 2008 est à la quatrième place, Renault Captur à la cinquième et Peugeot 3008 à la neuvième position. La tête du peloton est néanmoins occupée par les marques asiatiques. Nissan Qashqai en pole position, Hyundai iX 35 en deuxième et Kia Sportage en septième position. Plus surprenant, les marques allemandes sont sous-représentées. VW Tiguan en 6 et Audi Q3 en 10. Cela serait dû au fait que ces marques ont mal évalué le potentiel de ce segment et s’y sont mises plus tard que les Français et les Asiatiques. BMW est néanmoins l’exception à la règle et a même réussi à créer une nouvelle niche avec ses X5 et X3 ; un tour de force qui a rapporté gros au constructeur.

A contrario, Audi, Mercedes-Benz, Opel et Volkswagen ont créé des modèles trop chers et du même coup loupé le coche de ce secteur très porteur. C’est surtout dans le domaine des tout-terrain compacts que le consommateur n’est pas prêt à lâcher des sommes folles. Ce constat vaut aussi pour les segments A-, B- et C. Les marques allemandes sont en passe de devenir impayables pour le consommateur lambda alors que dans un même temps le label « Made in Germany » ne suffit plus à convaincre. Surtout lorsqu’on peut s’acheter un véhicule équivalent à moindre prix. Ne pas avoir su humer l’air du temps risque donc de coûter cher aux constructeurs allemands

Les tendances se décident 10 ans en avance

On le voit avec l’exemple des tout-terrain , il est important de ne pas rater les tendances du moment. Or celles-ci se décident une décennie en amont. En effet, partout dans le monde des ingénieurs planchent déjà sur la voiture qui sera visible dans les showrooms d’ici 10 ans. Il faut au minimum trois ans pour développer une voiture. Et encore, çà c’est dans les cas où le constructeur sait où il va. Souvent, avant de se lancer dans un quelconque projet, on échafaude une vaste campagne de prospection pour connaître les attentes des consommateurs. Et dans cette étude, les jeunes ne sont pas oubliés en tant qu’acheteurs de demain, mais aussi parce qu’ils ont un impact sur l’achat des parents. Il est vrai que dans le marché automobile, et peut-être encore plus qu’ailleurs, il est capital de savoir avant le consommateur ce qu’il veut. Sous peine d’être lourdement sanctionné…

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