L'Alfa Stelvio 2.0 TB Super à l'assaut du Stelvio. © URBAIN VANDORMAEL

À l’assaut du Stelvio, par Alfa Romeo

Urbain Vandormael
Urbain Vandormael Spécialiste voitures  

Avec ses 2.757 m, le Passo dello Stelvio est le plus haut col d’Italie. Les fans de cyclisme n’ont pas oublié la magnifique victoire qu’y a signée Thomas De Gendt au Giro 2012. Les amateurs des belles mécaniques connaissent plutôt le Stelvio grâce à Jeremy Clarkson, et l’émission Top Gear, qui utilisent régulièrement les 49 km de cette route de montagne tortueuse pour leurs essais, toujours très spectaculaires.

Que ce soit sur deux ou quatre roues, le Stelvio est un must. Au départ de Trafoi, et avec ses 48 épingles à cheveux au coeur de l’imposant massif de l’Ortles, l’ascension de ce col permet de traverser le superbe parc national du Stelvio/Stilfserjoch. Jusqu’en 1919, le Sud-Tyrol appartenait à l’Autriche et l’Ortles était, avec ses 3.905 m, le plus haut sommet d’Autriche. C’est ce qui explique que la population autochtone parle autant allemand qu’italien. Les indications routières et les dénominations officielles des villes et communes sont aussi systématiquement bilingues.

En remontant encore un peu le temps, il apparaît que l’étroite voie de liaison entre le Sud-Tyrol et la Lombardie a été créée à l’initiative de l’ancien empereur austro-hongrois. L’inauguration officielle s’était déroulée au cours de l’été 1825.

UNE LÉGENDE DU SKI

La construction de cette route en terre, désormais officiellement baptisée SS 33 et asphaltée, a été un travail de longue haleine pour les fils de fermiers des villages de montagne implantés sur l’Ortles et alentour. Légende du ski, Gustav Thöni est né et a grandi à Trafoi, un petit village au pied du Passo dello Stelvio. Son père et son grand-père ont pioché et pelleté pour construire cette route. Avec ce qu’il restait de leur maigre salaire, ils ont posé la première pierre de la pension familiale. Bella Vista est devenu un agréable et très populaire hôtel familial trois étoiles. Il est aujourd’hui géré par Petra, la fille aînée de Gustav Thöni. Chaque jour, ce dernier met un point d’honneur à être le premier à allumer les lumières, aidant à la mise en place du buffet du petit déjeuner pour les clients. En été, il joue le guide pour la clientèle, en hiver, il est leur moniteur de ski privé. Et tout cela gratuitement.

La légende du ski Gustav Thöni devant la pension familiale Bella Vista.
La légende du ski Gustav Thöni devant la pension familiale Bella Vista. © URBAIN VANDORMAEL

Âgé aujourd’hui de 67 ans, le natif du Sud-Tyrol a remporté dans les années 60 et 70 des médailles d’or aux Jeux Olympiques ainsi que des titres mondiaux en slalom et slalom géant. Il s’est offert 24 victoires en Coupe du Monde, ramenant quatre coupes de cristal en tant que vainqueur de cette compétition. Au terme de sa carrière active, ce champion extrêmement populaire a entraîné l’équipe nationale ainsi que le flamboyant Alberto Tomba. Celui-ci est devenu millionnaire grâce au ski. Pas son mentor.

 » Gagner de l’argent n’a jamais été mon moteur. Pour moi, le bonheur familial et une bonne santé viennent en première place. Grâce au ski, j’ai voyagé partout dans le monde et j’ai rencontré des gens intéressants comme Eddy Merckx – le meilleur cycliste de tous les temps et quelqu’un de très simple. À mon époque, le sponsoring sportif n’existait pas. Au terme de la saison, nous recevions de la fédération de ski une partie des primes que nous avions engrangées. Heureusement, l’État italien m’avait donné un emploi de douanier. Dans la région frontalière où j’ai grandi et où je réside toujours, il y avait beaucoup de contrebande. Mais comme j’étais toujours en déplacement, je n’ai jamais dû effectuer des contrôles ou arrêter des contrebandiers.  »

ALFA UN JOUR, ALFA TOUJOURS

Bien avant que Jeremy Clarkson et Top Gear découvrent le Passo dello Stelvio, ce col était déjà très populaire dans le milieu du sport automobile. La première course officielle y a été disputée en 1932 avec toutes les grandes marques et les illustres champions de l’époque. La ligne de départ était située juste devant les portes de l’Hôtel Bella Vista. Cette course de côte allait devenir une tradition, comptant à son palmarès des noms importants.

Manquant de moyens financiers et de connexions, Gustav Thöni n’a pas fait carrière en sport automobile. Sa première voiture fut cependant une Alfa Romeo. Et jusqu’à aujourd’hui, il a toujours été un fan d’Alfa. Sur ses skis, il était parmi les plus rapides à dévaler les pentes. Et sur quatre roues ? Nous avons voulu le savoir.

Rendez-vous fut fixé à Trafoi, devant les portes du Bella Vista, là où fut donné en 1932 le départ de la première course de côte du Stelvio. Nous sommes en juillet, un lundi au petit matin. Les cyclotouristes et les motards dorment encore. Avec Gustav et notre Alfa Stelvio 2.0 TB Super de 280 ch, nous avons donc la voie libre pour cette ascension du Passo dello Stelvio.

MONTÉE EXPLOSIVE

La veille au soir, Gustav a pu prendre le volant de cet élégant SUV de sa marque de prédilection. Je vais vite m’en rendre compte, dès les premiers mètres, c’est au rythme du sprint qu’il enchaîne les épingles avec ce Stelvio doté d’une transmission intégrale. Gustav connaît la route comme sa poche et sait parfaitement dans quelles – rares – portions il doit lever un peu le pied. Au fil des kilomètres, le rythme s’accélère encore et encore.  » Le sommet est loin ? « , ne puis-je m’empêcher de demander.

Stelvio/Stilfserjoch. À la fois italien et allemand.
Stelvio/Stilfserjoch. À la fois italien et allemand. © URBAIN VANDORMAEL

Gustav reste concentré et sans pitié. Pourquoi devrait-il interrompre son effort ? L’Alfa Stelvio est taillée pour ce genre d’exercice, avec sa répartition des masses idéales, sa tenue de route parfaite, sa direction franche et son moteur lui permettant de passer de 0 à 100 km/h en 5,7 secondes. Peut-elle vraiment atteindre en pointe les 230 km/h ? Impossible de le savoir : les lignes droites sont trop courtes entre les 48 épingles de l’ascension.

DANS LE ROUGE

Ne me demandez pas la consommation moyenne. Selon le constructeur, elle est de 8 l/100 km. Mais sur cette ascension ultrarapide du Stelvio, cette valeur officielle n’est guère plus qu’une notion très vague. De toute façon, les vrais alfistes font davantage attention aux accélérations qu’à la consommation moyenne. Ils ne s’attardent pas non plus sur le grand diamètre de braquage ou l’absence de systèmes d’infodivertissement et d’assistance les plus récents. Ceux-ci génèrent de toute manière davantage de stress que de plaisir de conduire.

L’Alfa Stelvio n’est pas une voiture parfaite. Mais elle suscite des regards admiratifs et fait battre le coeur plus vite. D’autant que son prix reste raisonnable : 52.050 euros. Les 1.000 euros pour la peinture métallisée Maronne Basalto peuvent être réservés à autre chose. Avec cette teinte, impossible de faire de belles photos. Une Alfa Romeo, ça doit être rouge. Ou bleu. À la limite.

L’Alfa Stelvio est taillée pour ce genre d’exercice, avec sa répartition des masses idéales, sa tenue de route parfaite, sa direction franche et son moteur qui lui permet de passer de 0 à 100 km/h en 5,7 secondes.

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