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Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes: les chiffres (glaçants) de 2022

Julie Nicosia
Julie Nicosia Journaliste

Ce 25 novembre est la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. L’occasion de faire le point sur les violences qui persistent. Des chiffres toujours aussi glaçants en 2022.

Parmi les violences répertoriées à l’égard des femmes, on peut compter les violences domestiques, les agressions sexuelles et/ou viols, le harcèlement de rue, le mariage précoce et forcé, l’exploitation sexuelle, les mutilations génitales féminines ou encore le meurtre (féminicide). Quelle est la situation en Belgique ? Etat des lieux.

Les violences conjugales

Aussi appelées « violences entre les partenaires« , elles peuvent regrouper de nombreux cas de figures, selon l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes: violence psychique (miner le processus normal et la confiance en soi du partenaire), violence physique (agression physique), violence sexuelle (propositions dégradantes, actes sexuels ou attouchements forcés), violence économique, financière ou administrative (priver le partenaire d’argent, détruire des documents).

S’il est difficile de trouver les chiffres récents, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes dans la publication d’un Manuel relatif au code de signalement des violences conjugales revient sur une étude réalisée en 2017 qui révélait que 33,7 % des femmes et 14,9 % des hommes avaient déjà été victimes de violences conjugales. Cependant, il faut être prudent avec les chiffres car il y a « une nette différence entre le nombre de victimes connues de la police et des services de secours et le nombre réel de victimes ».

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Les viols

En Belgique, l’association SOS Viol rassemble sur base des données statistiques de la police le nombre de plaintes à la police. Sur base des derniers chiffres en 2018, la Belgique a recensé 3455 viols, 140 viols conjugaux, 216 viols collectifs et 3706 attentats à la pudeur. Des chiffres qui ne prennent pas en compte les victimes qui ne portent pas plaintes.

Lors d’une campagne d’Amnesty en 2020, l’ONG affirmait que 20% des femmes ont été victimes de viol, soit une sur cinq. 23% des femmes ont subi des relations sexuelles forcées par leur partenaire.

Le harcèlement de rue

Dans le cadre de son programme Safer Cities, Plan International Belgique a publié en juin 2021, des chiffres sur le harcèlement de rue. D’après les données récoltées, « 95% des signalements de harcèlement sexuel proviennent de filles. 31% des cas de harcèlement se produisent lorsqu’elles marchent dans la rue, 15% dans les transports en commun et 17% lors d’une activité de loisir, comme une sortie ou une promenade au parc. Et si 31% des filles disent avoir été harcelées le soir, selon 25% d’entre elles cela peut arriver à tout moment ». 

Dans cette enquête menée dans plusieurs villes de Belgique, des victimes d’agressions sexuelles témoignent du manque d’aide extérieure en cas de harcèlement sexuel : 97 % et 91 % des victimes à Anvers et à Charleroi n’ont pas été aidées. En revanche, 30 % des victimes bruxelloises ont déclaré avoir bénéficié d’une intervention de passants témoins des faits.

Les féminicides

Depuis 2022, la Belgique compte au moins 20 féminicides d’après la plateforme Stop Féminicide. Le chiffre atteint le nombre de 175 victimes si on comptabilise les recensements réalisés depuis 2017.

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En Belgique, la secrétaire d’Etat à la l’Égalité des chances, Sarah Schlitz (Ecolo), a initié un projet de loi afin de rendre officielle la notion de féminicide. Ce texte définit « les différentes notions du féminicide, organise la collecte et la publication de statistiques officielles, renforce les droits et la protection des victimes via l’accueil dans les commissariats, instaure un outil d’évaluation des risques encourus par une victime et institue une formation sur les violences de genre pour la police et les magistrats », peut-on lire sur la page Instagram de la secrétaire d’Etat.

Mariage forcé, exploitation et mutilation génitales

Le mariage forcé, l’union de deux personnes dont l’une au moins n’a pas donné son libre et plein consentement au mariage, est susceptible de poursuites pénales en Belgique. Comme le l’exprime l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, cette question doit être appréhendée avec une « prudence nécessaire en raison du danger de stigmatisation », en précisant que « le recours aux mariages forcés s’explique davantage par des données culturelles plutôt que par des caractéristiques raciales, ethniques ou religieuses spécifiques ». Il n’y a pas de chiffres fiables recensant en Belgique le nombre de mariages forcés qui ont pu avoir lieu sur le territoire.

Les mutilations génitales féminines sont définies par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme des « interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme et/ou tout autre lésion des organes génitaux féminins pratiquée à des fins non thérapeutiques ». Elles sont considérées comme « une violation des droits humains et une violence basée sur le genre pouvant engendrer de nombreuses complications physiques et psychologiques tout au long de la vie », explique toujours l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. En Belgique, selon une étude datant de 2016, 70.576 filles et femmes originaires d’un pays où se pratiquent les mutilations génitales féminines résidaient en Belgique. Parmi elles, 25.917 sont concernées par les mutilations génitales féminines (soit déjà excisées, soit à risque), dont 9.164 mineures (moins de 18 ans). Dans l’hypothèse moyenne (intacte si arrivée avant 5 ans et excisée si arrivée après 5 ans), 17.575 filles et femmes excisées vivent en Belgique et 8.342 sont intactes mais à risque d’excision si aucun travail de prévention n’est effectué.

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