© AFP

Jeff Koons: un visiteur explose une de ses oeuvres

Muriel Lefevre

Un visiteur a voulu voir d’un peu trop près cette oeuvre estimée à plusieurs millions dans un musée d’Amsterdam. Mal lui en prit, car celle-ci a littéralement explosé.

Le visiteur voulait juste toucher l’oeuvre. Il est vrai que la tentation est grande, comme l’explique le conservateur du musée. Hasard de circonstances, c’était aussi le dernier jour de l’exposition dans la Nieuwe Kerk d’Amsterdam. Celle-ci expose une oeuvre maitresse de l’art contemporain à la fois. Depuis le 7 février, c’était une oeuvre la série « Gazing Bal » de Jeff Koons. Cette série est composée de ballons bleus étincelants, ressemblant à une boule de Noël, insérés dans des reproductions de chefs d’oeuvre de maîtres européens, dont Rembrandt et Tintoretto. Chacune de ces oeuvres vaut plusieurs millions. En 2013, lors d’une vente aux enchères chez Christie’s à New York, la version orange de son « Balloon Dog » avait atteint le prix record de 58,4 millions de dollars.

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Le directeur du musée précise dans De Volkskrant qu’il s’agissait d’un accident et nullement d’un acte malveillant, l’auteur ayant visiblement été le premier surpris.

Si l’artiste Koons estime que la valeur monétaire de son art n’est qu’une « abstraction » et n’a pas encore réagi face à la destruction d’une de ses oeuvres, les assureurs ne doivent pas être du même avis. Une enquête est en cours pour savoir comment il est possible qu’on puisse s’approcher si près de l’oeuvre.

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Légende vivante ou artiste surévalué ?

Les oeuvres de l’artiste américain de 63 ans né en Pennsylvanie sont extravagantes, voluptueuses, souvent monumentales et se vendent toutes à des prix astronomiques. Aux yeux de ses détracteurs, elles sont surfaites, surévaluées et faciles. On l’accuse d’être kitsch, commercial, surcoté et vulgaire. Pour ses admirateurs, c’est une légende vivante, l’incarnation du mouvement Pop Art. Jeff Koons lui-même assure qu’il veut juste se focaliser sur ce qui lui fait plaisir. « Je suis flatté que mes oeuvres soient perçues par la société comme ayant une valeur pertinente. Mais la beauté qu’il y a à avoir un impact sur de vrais individus (…) C’est ce qui m’apporte vraiment de la joie », dit-il, impeccable dans un élégant costume bleu foncé. « Je crois que les gens trouvent toujours que l’honnêteté est très choquante. Quand on est honnête et qu’on fait les choses qu’on veut faire, c’est un peu un révélateur de la nature humaine » dit-il. Il semble indifférent à la polémique. Il était devenu célèbre dans les années 1990 en exposant dans un art explicite sa vie sexuelle avec son ex-épouse Ilona Staller, star italienne du porno connue comme la « Cicciolina ».

Polémique en France

En France, un projet de l’artiste américain visant à installer devant le palais de Tokyo à Paris une sculpture de 33 tonnes intitulée « Bouquet of Tulips » en hommage aux victimes d’attentats suscite la polémique. De nombreuses personnalités, du réalisateur Olivier Assayas à l’ancien ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, ont dénoncé un artiste devenu « l’emblème d’un art industriel, spectaculaire et spéculatif ». L’intéressé se refuse à commenter la polémique.

Aujourd’hui à Hong Kong, Jeff Koons semble détendu chez David Zwirner, galerie de Central, quartier au coeur de la métropole où trônent également des pièces de la série « Gazing balls ». Chaque recoin de la galerie est reflété dans les surfaces étincelantes. « Les surfaces réfléchissantes confortent le spectateur, ici et maintenant », affirme-t-il.

L’art surréaliste est un moyen de s’explorer soi-même et il le pratique depuis l’adolescence. « Lorsqu’on regarde à l’intérieur de soi et qu’on trouve ce en quoi on s’accepte, automatiquement, on veut se tourner vers l’extérieur et on veut aller vers le monde extérieur. C’est le voyage que l’art peut vous faire accomplir ».

Il explique qu’il travaille sur un projet de réalité virtuelle qui verra le jour d’ici un an, mais prévient les jeunes artistes de ne pas voir la technologie comme le moyen facile d’être créatif, plutôt comme celui d’exprimer la « métaphysique ». Par-dessus tout, les jeunes doivent croire en eux-mêmes, martèle-t-il. À ses débuts, poursuit-il, son art n’avait aucune audience et il avait dû retourner vivre chez ses parents. « J’ai toujours été un preneur de risques, j’ai toujours cru qu’il fallait y aller. Je crois en l’enthousiasme, en la stimulation, au fait de tenter d’accomplir quelque chose ».

Ce qui ne tempère pas l’enthousiasme de l’Asie à son endroit alors qu’il présente son art à Hong Kong Art Basel. Cette grande foire internationale de l’art contemporain est l’occasion pour les collectionneurs argentés d’acquérir de nouveaux signes extérieurs de leur statut social. Le pionnier est venu dans l’ancienne colonie britannique retournée en 1997 dans le giron chinois avec les sculptures en acier inoxydable poli à l’extrême qui sont sa marque de fabrique.

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