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Pourquoi l’industrie doit produire moins pour mieux servir

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Production, mobilité, déchets… la sobriété s’invite partout. Dans l’alimentation il y a une sérieuse marge de progression.

Si l’industrie est toujours à l’origine d’environ 48% des émissions de gaz à effet de serre en Belgique (production d’énergie incluse), sa cadence de production est avant tout le reflet de la consommation du béton, du plastique, des métaux et des équipements qui nous entourent. Certes bénéfiques, les progrès technologiques en tous genres (amélioration des systèmes de combustion, numérisation, captage et réutilisation du carbone…) ne suffiront pas à réduire rapidement l’empreinte écologique du secteur. En janvier dernier, le think tank The Shift Project a publié un éloquent rapport intitulé « Décarboner l’industrie sans la saboter ».

Bien qu’axé sur la France, il met en exergue l’ampleur des efforts à faire dans les filières de l’acier, du ciment et des matériaux de construction, responsables à elles seules de trois quarts des émissions du secteur industriel. Un rapport transposable à la réalité belge: en Wallonie, par exemple, les secteurs des minéraux non métalliques, de la chimie et de l’alimentation, ont consommé 70% de l’énergie utilisée par l’industrie en 2017, comme le souligne la Stratégie à long terme de la Belgique soumise à la Commission européenne. Toujours au sud du pays, plus de 80% des émissions de gaz à effet de serre dues aux procédés industriels proviendraient de la décarbonatation des minéraux pour la production de ciment et de chaux.

Les solutions seront obligatoirement transversales.

Pour les filières analysées, The Shift Project identifie trois types de leviers afin d’espérer réduire les émissions de l’industrie de 80% d’ici à 2050: si les progrès continus et l’émergence de technologie de rupture pourraient permettre de couvrir 80% de l’effort nécessaire, la sobriété apparaît essentielle pour pallier les 20% restants. 

Produire ce que l’on consomme plutôt que de consommer ce que l’on produit: telle est la logique de la sobriété appliquée au monde de l’industrie. Mais les solutions seront obligatoirement transversales: ainsi, réduire la consommation de béton suppose d’éviter au maximum le recours aux constructions neuves. De leur côté, les entreprises n’y trouveront leur compte que si leur business model évolue dans le sens de l’économie circulaire et des nombreux services qui en découlent. L’adhésion massive à l’économie de la fonctionnalité (ou de partage), qui consiste à vendre ou louer un usage plutôt qu’un produit, sera l’une des clés pour concilier la sobriété et les impératifs économiques.

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