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François Cusset : «Les engagements de la jeunesse sont parfois mal compris par les aînés»

La Haine et l’émancipation. Debout la jeunesse du monde, du professeur à l’université Paris Nanterre François Cusset, est une ode à la jeunesse militante. Un ouvrage qui neutralise les critiques dont elle fait l’objet mais ne nie pas les failles de ses combats.      

«Joyeux, subversifs, rebelles, éclaireurs, avant-gardistes», encensent leurs partisans. «Violents, wokistes, haineux, néomaccarthystes, tigres de papier, semi-habiles», rétorquent leurs détracteurs. Depuis la fin de 2018, les mouvements de jeunesse pour le climat et la justice sociale occupent l’espace médiatique.

Les mouvements de jeunes pour le climat et la justice sociale pêchent par leur jeunesse, reconnaît François Cusset.
Les mouvements de jeunes pour le climat et la justice sociale pêchent par leur jeunesse, reconnaît François Cusset. © belga image

Clivent l’opinion publique, aussi. Des deux côtés de la barricade, les anathèmes fusent. Dans cette guerre, idéologique autant que politique, la jeunesse engagée peut désormais compter sur un allié de taille et de prestige: François Cusset. Combinant le talent rhétorique à la rigueur conceptuelle et la précision historique, ce professeur d’études américaines à l’université Paris Nanterre ne donne pas dans la tiédeur. Dans La Haine de l’émancipation. Debout la jeunesse du monde (1), fervente ode à cette jeunesse militante et sulfureux pamphlet contre ses contempteurs, ce post-soixante-huitard non repenti, spécialiste de la «French Theory», neutralise point par point les objections et réticences que provoquent ces nouveaux mouvements, sans pour autant occulter ses talons d’Achille.

Comment vous est venue l’idée d’écrire ce plaidoyer en faveur de la jeunesse engagée dans les mouvements sociaux et écologiques?

Suite à une peur que j’ai senti monter, en moi et autour de moi: la peur d’une rupture du dialogue entre les générations, tant les engagements nouveaux de la jeunesse, parfois mal compris par leurs aînés, se font aujourd’hui avec un lexique, une logique et des références très éloignés de ceux du XXe siècle – qui continuent de définir la vision de l’engagement qui est celle de ma génération. Cet éloignement dans les mots, les imaginaires et les motivations, j’en fais l’épreuve depuis peu, cinq à dix ans tout au plus, avec mes enfants, aujourd’hui presque majeurs, avec mes étudiants, avec les militants croisés en manif. C’est donc une démarche modeste, de main tendue, pour comprendre.

L’engagement des jeunes dans les mouvements sociaux ne date pourtant pas d’aujourd’hui. C’est plutôt une constante, au moins depuis Mai 68. Qu’est-ce qui caractérise cette génération et la distingue des précédentes?

La jeunesse, encore indemne de toute désillusion, dotée du courage de qui n’a rien à perdre, a toujours été le fer de lance des mouvements sociaux. Ceux qui émergent aujourd’hui sont portés par la défense des minorités discriminées, sexuelles ou ethnoculturelles, et la question axiale de l’écologie: ils sont en cela l’aboutissement de ce qui a vu le jour à la fin des années 1960 (féminisme, antiracisme, écologie radicale) et en même temps, ils marquent un tournant dans l’histoire des mobilisations – par l’inversion des priorités, la lutte sociale se définissant désormais à partir de cette défense du vivant et des minorités, et par l’horizontalité, l’expérience collective remplaçant les filiations partisanes, et les réseaux sociaux, les autorités intellectuelles d’hier.

Vous venez d’évoquer la diversité des combats que mènent ces mouvements (féminisme, écologie, antiracisme, anticolonialisme, etc.). Quel est le dénominateur commun de cet archipel de luttes?

C’est la question la plus difficile, et la plus décisive: on peut ranger ces luttes, souvent éloignées les unes des autres, sous le motif commun de la vulnérabilité, d’une puissance des faibles, d’une résistance de la minorité (espèce animale en voie de disparition ou communauté humaine opprimée) contre la majorité qui l’écrase, que celle-ci soit morale (conservatrice), politique (l’extrême droite) ou économique (capitaliste). Mais le lien entre les luttes, que tous disent rechercher, est plutôt formulé en négatif: mêmes ennemis, mêmes relais en ligne, même attachement à la diversité des causes et des luttes, contre la tentation de les réunir.

On reproche à certains de ces mouvements d’être imbibés par l’idéologie woke. «Woke n’est pas une entité cohérente, encore moins une “idéologie”», écrivez-vous. Qu’entendez-vous par là?

Si aucune unité stratégique ni aucune idéologie unitaire ne rassemble ces luttes (quel lien entre réfugiés et écolos? , entre militants contre l’islamophobie et contre la transphobie? ), tout ce qui ressemble à une unité a priori – à commencer par le mot «woke», dont les jeunes militants se réclament rarement – est l’effet d’une propagande venue d’en face, du fantasme brandi par les élites réactionnaires ou les populistes de droite d’un complot cohérent ourdi par les minorités, pour faire croire à un plan concerté et à une menace pour la civilisation.

On accuse ces mouvements d’être obsédés par la question de «l’identité». Pourtant, historiquement, elle est étrangère aux mouvements progressistes d’émancipation. Comment la question identitaire s’est-elle retrouvée au cœur de ces mouvements?

L’identité dont se réclament ces mouvements n’est pas du tout l’obsession identitaire, ni même le narcissisme collectif des groupes exclusifs. Elle est, d’une part, l’identité obligée, assignée, celle dont ils invitent à se défaire, qu’elle soit le préjugé de ce qu’est un musulman dans l’islamophobie ou le stéréotype de la femme facile dans la violence sexiste – donc une identité moins revendiquée que retournée, arrachée à ce que ses ennemis prétendent qu’elle est. Et elle est, d’autre part, une identité croisée, plurielle, tout le contraire de l’obsession identitaire absolutisée: l’identité ethnoculturelle croise l’identité sexuelle, que vient déplacer l’identité sociale ou géographique, etc. Tous voient l’identité majuscule au singulier comme une impasse dangereuse.

«On ne nous laisse pas être multiples», dit-on, en substance, dans ces mouvements de lutte. Que faut-il comprendre?

C’est leur insistance sur les manières innombrables qu’on a de se subjectiver, de s’affirmer, d’être vivant, selon qu’on insiste plus sur telle ou telle part de cette identité multiple, ou qu’on répond à une assignation identitaire par la digression vers une autre identité, comme ces femmes qui combattent l’islamophobie en tant que féministes, dénonçant le préjugé qui voudrait qu’on ne pourrait pas l’être en étant musulmanes… Dans l’épaisseur de chaque existence, on compte mille occasions d’esquiver les assignations, de dévier vers tel autre aspect de ce qu’on est, de mettre en avant un désir, un lien collectif, une mémoire au plus loin de ce qui était attendu, de ce à quoi on avait été assigné… C’est aussi comme ça, d’ailleurs, qu’il faut comprendre la transition de genre.

Cette critique de la «mono-identité» est-elle l’héritage de la «French Theory» telle que développée dans les campus américains?

Un des thèmes communs aux philosophes français de la fin du XXe siècle, que les Américains ont réunis sous cette rubrique de «French Theory», est précisément cette démultiplication de l’identité, impossible à fixer, à penser séparée, à renvoyer à une essence. Chez Gilles Deleuze et Félix Guattari, il y a toute la thématique du fourmillement pluriel, moléculaire, disent-ils, des micropolitiques… Chez Jacques Derrida, la déconstruction est aussi la cohérence artificielle de chaque identité (celle d’une origine individuelle ou celle du sens d’un texte) qui se défait en permanence. Et chez Michel Foucault, il y a les stratégies multiples du pouvoir et de ses normes, de leurs relais en fonction de critères eux-mêmes multiples…

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Vous parlez d’«humour émancipateur» de ces jeunes. Or, on leur reproche souvent d’en manquer, d’être rabat-joie, de tenir un discours angoissant et apocalyptique, de diffuser une «heuristique de la peur»…

En en restant à deux dérapages anecdotiques et trois exemples de crispation, langagière ou codée, on rate toute la joie de ces politiques minoritaires, tout l’humour qu’elles mettent à moquer les dominants, les réacs, les binaires ou les identitaires, y compris l’autodérision quand ils moquent leurs propres peurs. Mais les tensions, y compris entre sous-groupes, ne sont pas toujours compatibles avec cette joie, qui est souvent intermittente, réchappée d’une ambiance lourde, volontiers hostile.

Vous leur reconnaissez aussi une cohérence et une puissance conceptuelle.

Il y a cette cohérence thématique et politique autour de la puissance à donner aux plus fragiles, des oppressions à défaire, des identités minoritaires à (faire) reconnaître… Mais peut-être existe-t-il plus de cohérence encore dans les tactiques, spontanées et coopératives, dans les outils, numériques et empiriques à la fois, dans l’insistance sur le vocabulaire et les façons de parler, un même langage codifié qu’on retrouve dans ces luttes variées – et qui est la signature, justement, de toute une génération.

Certaines associations étudiantes exercent parfois des pressions pour interdire des conférences. Un tel lobbying ne porte-t-il pas atteinte à la liberté d’expression?

Non! Deux choses: d’une part, puisqu’il y a tant de diversité, réduire toutes ces luttes au choix tactique de quelques-uns, à un seul exemple cité en boucle, c’est jeter le bébé avec l’eau du bain, ou regarder le doigt du sage quand celui-ci montre la Lune. D’autre part, aussi contestables puissent-elles être, les tactiques consistant à répondre à la censure générale par une censure ponctuelle, à l’oppression systémique par un coup d’éclat symbolique, ont aussi leur histoire, très ancienne, et leur raison d’être – ne serait-ce que pour faire parler d’un mouvement, ou d’un groupuscule.

Le lexique martial occupe une place centrale dans votre livre. Vous parlez de «guerre», de «deux camps opposés», de «croisés», d’urgence à «prendre parti», etc. Pourquoi ce choix?

Parce que certains ont beau mettre en avant des histoires de censure (la cancel culture), de lexique acceptable, de mots nouveaux, c’est pourtant bien d’une guerre qu’il s’agit, et à l’échelle mondiale: l’extrême droite qui vomit ces minorités est aux portes du pouvoir, quand elle n’y est pas déjà, et les violences homophobes, sexistes, racistes sont presque partout en hausse. Quant aux industriels pollueurs et aux financiers profiteurs, c’est bien une guerre à mort contre la nature qu’ils continuent de mener. La guerre, ici, n’est pas une métaphore: c’est un combat jusqu’au bout, avec toutes les armes disponibles, dont l’enjeu est la forme de vie et de société à venir.

Dans les slogans brandis dans les manifestations, on remarque une forte aspiration à la justice, qui a peu à peu supplanté la revendication d’égalité, plus traditionnelle dans les mouvements sociaux. De quoi ce glissement est-il révélateur?

Ce glissement de l’égalité à la justice, avant d’être une mutation de programme politique, témoigne d’un changement dans le rapport à la politique, qui est plus concret, né d’une expérience, d’un sentiment, irréductible aux organisations, aux institutions, aux slogans. L’égalité, que la réalité vient souvent nier, c’est toujours formel, légal, plus abstrait – égalité devant la loi, mais jamais entre les corps ou les chances –, alors que la justice, ou plutôt l’injustice, qui y donne accès, c’est ce qu’on observe dans la rue, ce qu’on éprouve pour soi, ou face à l’autre, un sentiment commun donc plus qu’une notion décrétée.

Quels sont, selon vous, les angles morts ou le talon d’Achille de ces mouvements?

Je dirais, sans jeu de mots, que ces mouvements courent le risque de commettre des erreurs de jeunesse: non pas au sens où leurs membres sont des jeunes, mais au sens de la nouveauté, donc de la jeunesse, de ces thèmes, de ces tactiques, de ces mobilisations – qui ont aussi la naïveté ou l’outrance des débuts, et parfois le manque de tactique politique des formations inédites. Un certain fétichisme du langage et une crispation sur les codes et les formes de la reconnaissance en font partie. Mais c’est inévitable, quand quelque chose d’aussi neuf, d’aussi vaste (et parfois vague), d’aussi prometteur aussi, voit ainsi le jour.

Le philosophe Alain Badiou, lui, qualifie péjorativement ce genre de mouvements à l’échelle planétaire de «mouvementisme», suggérant qu’ils n’auraient aucun effet réel sur le cours des choses.

Avec tout le respect que j’ai pour Alain Badiou, et son travail crucial sur le communisme, il incarne une époque et un horizon dans lesquels le pluriel des luttes valait dispersion, et l’unitarisme social était la seule voie vers la révolution – mouvementisme, avec ce suffixe péjoratif, tel qu’on le disait déjà dans les années 1990 (pour discréditer des combats trop ponctuels, pour les sans-papiers ou les intermittents), sonne chez lui comme une agitation vaine, une gesticulation, alors qu’au contraire, c’est souvent de ces périodes de luttes dispersées et de chaos militant que surgit un renouveau durable, la délimitation d’un terrain commun.

« C’est souvent des périodes de chaos militant que surgit un renouveau durable. »

François cusset

Certains de ces mouvements sont financièrement soutenus par des multinationales et des mécènes multimilliardaires. Ces sources de financement posent question pour des mouvements qui revendiquent tous, à divers degrés, une sensibilité anticapitaliste…

Le fond du problème est bien le rapport au capitalisme qui, depuis un demi-siècle, a su faire son miel des discours d’émancipation, des appels à la diversité et à la fraternité, des bons sentiments ou de la conscience écologique – jusqu’à redorer son blason sous prétexte de «responsabilité sociale» ou environnementale. D’où ces stratégies de récupération, de green ou même de woke-washing, face auxquelles les jeunes sont inégalement vigilants, pris entre une méfiance de nature politique et les besoins financiers ou promotionnels de ces mouvements. Là aussi, un tri se fera – et une avant-garde plus active et radicalement anticapitaliste se détachera du tout-venant.

Justement. Vous écrivez que le «capitalisme est en dernier ressort le fondement historique, et très actuel, des oppressions». En quoi le capitalisme serait-il responsable aussi bien des désastres climatiques, des inégalités homme/femme, que des discriminations à l’encontre des minorités?

Sur le climat, aucun doute: c’est l’emballement de la logique de croissance et de profit, l’accélération prométhéenne du capitalisme, qui a mis à ce point en danger la vie sur Terre – le rapport Meadows le démontrait dès 1972. Mais le capitalisme a aussi eu, dans sa longue histoire, des vertus émancipatrices, en rompant certains liens de soumission traditionnels. Disons que dans sa phase radicalisée actuelle, où plus rien ne le modère, au minimum il s’arrange des oppressions sexuelles ou ethnoraciales (pour vendre des armes, ou parce qu’il est moins efficace en démocratie… demandez aux Chinois ou aux Saoudiens! ), et au pire il les favorise, la droite conservatrice des «valeurs» et la droite libérale des marchés ayant noué entre elles une alliance historique depuis la fin du siècle dernier.

A côté de cette jeunesse des mouvements sociaux et écologistes, il existe une autre jeunesse, séduite par la nouvelle «cool attitude» de la droite radicale, notamment sur les réseaux sociaux, comme l’a bien documenté le journaliste Pablo Stefanoni dans La Rébellion est-elle passée à droite? .

Oui, le vrai danger de l’extrême droite tient à sa force d’attraction pour une partie de la jeunesse, et à l’illusion qu’elle est parvenue à imposer que l’esprit libre et la force révolutionnaire seraient désormais de son côté. Fake news complotistes et ignorance crasse sur les réseaux sociaux ont fait le reste, achevant de ringardiser les gauches émancipatrices et de réenchanter les thèmes fascisants d’hier, grand remplacement ou virilisme conquérant, comme s’ils étaient l’audace critique même. La droite radicale n’est plus seulement dans les marges, ou sur les bancs du Parlement, mais dans toutes les têtes, et toutes les générations.

Selon vous, qui des deux est en train de gagner la «bataille des idées»?

Difficile de jouer aux pronostics dans cette phase d’incertitude historique absolue. Ce qui est sûr, c’est que les droites dures, depuis plusieurs décennies, ont conquis le terrain des idées et du débat public, où leur chantage identitaire leur a valu le plébiscite de ceux qui n’y avaient pourtant aucun intérêt. Tout l’enjeu de cette montée en puissance récente des luttes minoritaires et d’une jeunesse avide de reprendre le travail d’émancipation, c’est d’arriver à inverser une telle tendance, à peser sur les réseaux et dans les esprits – mais on est encore loin, très loin du compte.

Vous soutenez qu’on «a changé de monde», qu’on «est entré dans le temps du “Tout-monde”». Dans quel monde avons-nous basculé?

L’arrière-plan sur lequel se détachent tous les phénomènes dont on parle ici, c’est un basculement culturel et géopolitique historique: le décentrement irréversible de l’Europe, et bientôt de l’Amérique du Nord (où d’ici quinze ans, les Blancs seront en minorité), qui ne sont plus l’instance de référence, et l’irruption sur la scène du monde de tout le Sud global, avec sa puissance économique nouvelle et sa créativité culturelle inédite. Coexistence des deux, plus les mélanges, l’hybridation, la créolisation, à la place des hiérarchies mondiales d’hier: tel est ce «Tout-monde» dont parlait, il y a trente ans déjà, l’écrivain martiniquais Edouard Glissant.

Vous déplorez le recul des utopies politiques aujourd’hui. Sur quels fondements devraient être bâtis les nouvelles utopies et les nouveaux grands récits du XXIe siècle, à l’aune de la crise climatique et des nouvelles tensions géopolitiques?

Je ne déplore pas le recul des utopies. Car il y a, d’un côté, recul des utopies politiques au sens religieux de grands récits eschatologiques abstraits, qui ont trompé les espoirs en les différant sans cesse, mais il y a, de l’autre, émergence d’utopies concrètes, sensibles, expérimentales, par les communautés qui s’inventent et les formes d’existence qu’on essaie, du collectif de quartier à la ZAD écologiste. Avec, pour priorités, la solidarité entre les formes du vivant, le commun pour échapper aux logiques de marché, les arts de l’esquive pour échapper aux oppressions. Non plus, autrement dit, l’utopie au singulier, majuscule, inaccessible, verticale, mais des utopies locales, dissidentes, souvent en sécession. Avec toujours ce pluriel, qui pose autant de problèmes qu’il en résout.

Bio express

1969

Naissance, le 9 mars, à Boulogne-Billancourt, en région parisienne.

1996-2000

Directeur du Bureau du livre français à New York.

2000

Docteur en sociologie de la communication à l’université Paris Nanterre.

2003

Publie son ouvrage majeur French Theory. Foucault, Derrida, Deleuze & Cie et les mutations de la vie intellectuelle aux Etats-Unis (La Découverte).

2009

Professeur d’études américaines à l’université Paris Nanterre.

2021

Publie Le Génie du confinement (Les Liens qui libèrent).

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