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Faut-il craindre des pannes Internet de plus en plus fréquentes ?

Stagiaire Le Vif

Les pannes massives d’Internet se font de plus en plus longues et fréquentes. Vu l’omniprésence des outils digitaux chez les particuliers comme au sein des institutions ou des entreprises, ça peut coûter cher.

Les pannes d’Internet peuvent être complètes ou partielles. Elles peuvent s’expliquer par des erreurs humaines, des incidents, des conflits ou encore de la cybercriminalité.

Quand ce n’est pas voulu

Des services digitaux aux rôles et aux échelles variés subissent des pannes chaque jour. Fastly par exemple : un service qui accélère les temps de chargement de sites web, dont 85 % des clients, parmi lesquels le New York Times, Twitch ou encore PayPal ont vu, le 8 juin 2021, leurs sites web rendus indisponibles. L’explication ? « Un bug ». Quatre mois plus tard, le groupe Meta a perdu 65 millions de dollars (61,7 millions d’euros) après que ses plateformes (Facebook, Messenger, WhatsApp…) aient cessé de fonctionner durant quelques heures. « Erreur humaine ». 

Dans un entretien avec le quotidien Le Monde, Nicolas Chagny (président de l’association Internet Society France) explique que l’ampleur grandissante des pannes est due à la concentration des technologies entre les mains d’un petit nombre d’acteurs : « Le cloud [hébergement de données en ligne] a accéléré la concentration sur certains très grands opérateurs, dont les pannes affectent un grand nombre de personnes ». Dans le domaine des infrastructures cloud, trois acteurs (Amazon, Microsoft Azure et Google) contrôlent à eux seuls plus de 60 % du marché et continuent à croître à grande vitesse en proposant de plus en plus de services supplémentaires à leurs clients.

Quand c’est voulu

Frédéric Taes est le président de la branche belge d’Internet Society et consultant en cyber-sécurité. Selon lui, les incidents les plus à craindre sont ceux liés aux cyberattaques. Le groupe de hackers Lockbit a confirmé ses dires pas plus tard que le 13 mai dernier, en attaquant l’intercommunale de soins de santé Vivalia.

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Les sites hospitaliers de Vivalia (Marche, Arlon, Bastogne, Virton et d’autres) ont tourné au ralenti, voire à l’arrêt pendant des heures. Le groupe spécialisé dans le piratage et l’extorsion a dit avoir récupéré 400GB de données sensibles sur les serveurs de Vivalia et que, si une rançon ne leur était pas versée dans les huit jours (soit avant le 23 mai), ces informations seraient publiées.

Les institutions hospitalières sont des cibles de choix étant donné la sensibilité des informations qu’elles conservent sur leurs réseaux informatiques. Mais les cybercriminels ne s’arrêtent pas là : en décembre 2021, la Défense belge a subi une cyberattaque d’une ampleur encore difficile à évaluer. Une attaque à la suite de laquelle son réseau a été complètement coupé d’Internet pendant quatre longues semaines. Un(e) membre du personnel a soufflé à nos confrères de Médor qu’« il n’y a pas eu d’impact sur les opérations militaires extérieures, mais que tous les services fonctionnaient en autarcie ».

Une chose est sûre, et c’est le plan stratégique 2021-2025 du Centre pour la Cybersécurité Belgique qui l’affirme : « Il devient de plus en plus difficile de détecter et de prévenir de telles cyberattaques. En conséquence, l’activité réelle des acteurs de la menace est beaucoup plus importante que ne le montrent les statistiques ».

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