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Plus de 267.000 Belges appellent les politiques à agir dès la prochaine législature

Les responsables de la coalition « Sign for my future » ont officiellement remis, à des représentants des différents partis, 267.617 signatures de Belges qui réclament qu’une politique climatique forte soit mise en oeuvre dès la prochaine législature.

Le message de la coalition a été martelé lors de l’événement de clôture de la campagne, jeudi à Forest, en présence, côté francophone, de Karine Lalieux (PS), Jean-Luc Crucke (MR), Philippe Henry (Ecolo), Céline Frémault (cdH) et Jonathan De Lathouwer (Défi).

Il s’articule autour de trois exigences: ancrage juridique de l’objectif de neutralité climatique d’ici 2050, plan d’investissement pour inciter citoyens et entreprises à la transition et mise en place d’un conseil indépendant d’experts pour évaluer les politiques menées.

« Une transition aussi complexe n’est possible que si tous les acteurs de la société et du monde économique y participent », ont insisté les initiateurs de la coalition, qui rassemble plus de 400 personnes (principalement des dirigeants d’entreprise, mais aussi d’organisations de la société civile, des scientifiques et des personnalités du monde de la culture).

« Les solutions sont là », ajoutent-ils sur base d’une feuille de route réalisée par quatorze experts et qui détaille les actions à mener en matière de mobilité, de bâtiments, d’aménagement du territoire, d’industrie, d’agriculture et d’énergie. « La transition est un choix économique judicieux à condition que soit menée une politique à long terme. Les universitaires, les entreprises et la société civile sont prêts à construire une Belgique climatiquement neutre. Aux politiques, en transcendant leurs clivages, de faire preuve d’ambition et d’oeuvrer à la préservation de notre avenir », ont conclu les responsables de la coalition.

Sans surprise, les représentants politiques se sont montrés très favorables aux propositions qui leur ont été soumises durant le débat organisé à l’issue de la remise des signatures. Ils ont ainsi tous brandi un carton vert pour assurer que leur parti était prêt à souscrire aux trois exigences de la coalition.

L’écologiste flamand Kristof Calvo s’est félicité, non sans une pointe d’ironie à l’adresse de la N-VA Anneleen Van Bossuyt, de cette unanimité pro-climat autour de la table. La démarche de « Sign for climate » montre qu’il y a beaucoup d’exemples positifs, contrairement à la majorité des débats qui envisagent la transition sous l’angle des limitations qu’elle entraînerait, a-t-il souligné.

« Stop à l’hypocrisie, la N-VA a mangé un clown aujourd’hui », s’est emporté à ce sujet Céline Frémault, rappelant l’obstruction des nationalistes flamands aux avancées en matière environnementale lors de la dernière législature.

Karine Lalieux a insisté sur la nécessité pour les responsables politiques de donner l’exemple par leurs investissements et d' »accompagner » tout le monde. La transition ne peut laisser « sur le bord de la route ceux qui ne sont pas propriétaires de leur logement ou qui n’ont pas les moyens d’aller vers l’alimentation bio », a-t-elle dit.

Jean-Luc Crucke, de son côté, souscrit à l’idée d’une « banque européenne du climat ». Il plaide aussi pour que la « ligne » à long terme en la matière soit tracée par les forces économiques et associatives du pays, et que celle-ci puisse ensuite être imposée aux responsables politiques qui se succèdent.

Embrayant sur la remarque de son homologue écologiste du nord du pays, Philippe Henry a retenu une « bonne nouvelle » principale de cet échange. « Même si on ne sait pas encore ce que l’on mettra dedans, on sait désormais qu’il y aura dans quelques mois des plans d’actions concrets et chiffrés pour 2030, pour 2050, puisque chacun des onze représentants a ici engagé son parti. Je suppose que tout le monde sera conséquent. »

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