© REUTERS/Christian Charisius

L’impact tant négatif que positif des éoliennes en mer du Nord sur la biodiversité

Les 232 éoliennes opérationnelles en mer du Nord produisent actuellement quelque 870 MW, soit la consommation électrique de 860.000 foyers. Elles n’émettent aucun gaz nocif et sont donc un moyen efficace de lutter contre le réchauffement climatique. Mais cela ne signifie pas qu’elles n’ont aucun impact sur l’environnement. Sans parler des ressources nécessaires à leur construction, elles ont inévitablement des conséquences sur le milieu dans lequel elles sont installées.

Depuis 2008, l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB) coordonne la surveillance de ces effets. Son dernier rapport, publié ce mardi, évoque des aspects tant négatifs que positifs.

Cinq à six ans après la construction des premiers parcs d’éoliennes, « l’écosystème des substrats mous entre les éoliennes n’a pas changé de façon spectaculaire », relève d’abord l’IRSNB. Le nombre d’invertébrés et poissons qui vivent sur ou en association avec le fond marin est surtout lié à des fluctuations à grande échelle (température de l’eau, prolifération de plancton, etc.).

Une espèce de poisson, la plie commune, semble toutefois influencée positivement par les éoliennes en mer. « Cela peut être lié à une disponibilité locale accrue de ressources alimentaires et/ou à l’exclusion de la pêche dans les parcs éoliens », avance l’IRSNB.

La biodiversité sur les fondations des éoliennes et autres substrats artificiels de protection contre l’érosion est, elle, moindre que sur les substrats durs naturels, comme des lits de gravier, montre aussi le rapport.

D’autres effets négatifs des éoliennes proviennent du bruit généré lors de l’enfouissement des pieux. Au moment de ces opérations, la présence de marsouins diminue de 75%. Une expérience effectuée sur des cabillauds en cage a en outre permis de détecter une forte augmentation des lésions à la vessie natatoire, de nombreux saignements internes et un comportement anormal à la nage lié à ces nuisances sonores.

Les éoliennes en mer ont enfin des effets négatifs sur les oiseaux. « Les scientifiques ont pu mettre en évidence que quatre espèces évitent le parc éolien du Thorntonbank (le Fou de Bassan, la mouette pygmée, la mouette tridactyle et le guillemot de troïl) tandis que trois autres (le goéland marin, le goéland argenté et la sterne caugek) sont attirées », résume l’IRSNB. Parmi les individus attirés, un grand nombre sont victimes de collision mais, comme leur corps tombe à l’eau, on ne peut les compter. Un radar aviaire pour détecter les oiseaux est indispensable, souligne l’institut.

La Belgique a pour objectif d’atteindre 13% d’énergie produite à partir de ressources renouvelables d’ici 2020. Pour y parvenir, le pays mise notamment sur les éoliennes en mer du Nord, qui devront produire d’ici là quelque 2.200 MW, soit 10% des besoins en électricité.

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