glace Antarctique

Les barrières de glace en Antarctique plus vulnérables que prévu au changement climatique

Certaines plateformes de glace froide situées en Antarctique se révèlent vulnérables au réchauffement climatique alors que les chercheurs pensaient qu’elles resteraient stables au cours des prochains siècles.

C’est ce que révèlent les résultats d’une étude menée par l’université d’Utrecht et la KU Leuven publiés jeudi dans la revue Nature Climate Change. Ces plateformes constituent des morceaux flottants attachés au continent formant ainsi une barrière à la glace terrestre. Lorsque ces plaques se séparent, la glace terrestre qui fond peut s’écouler à un rythme plus rapide dans les mers, entraînant une augmentation de leurs niveaux. Ces barrières de glaces entourent environ 75% de l’Antarctique.

   La création de lacs d’eau de fonte peut entraîner le bris d’une plateforme glacière. Lorsque l’une de celles-ci présente des fissures, l’eau de ces lacs peut s’y écouler. La plaque peut ainsi se briser rapidement. Plus de 60% des plateaux de glace du Continent blanc, dont le plateau de Ross qui est le plus grand du monde, présentent de telles fissures. « Il est donc important de savoir quand et dans quelles conditions se forment ces lacs d’eau de fonte« , explique le chercheur de la KU Leuven Stef Lhermitte. « Nous supposions qu’ils se formaient généralement sous une température de  -5°C », poursuit-il avant de déclarer que son équipe de chercheurs et lui ont « pour la première fois mis en contraste la quantité d’eau de fonte sur une plateforme de glace avec la quantité de précipitations ».

   Relativement peu de neige tombe sur certaines plateformes de glace dont celle de Ross. Lors des chutes abondantes, la neige agit comme une sorte d’éponge empêchant la formation des lacs de fonte. Étant donné que ce phénomène est limité sur la plateforme Ross, des lacs de fonte se forment dès que la température moyenne annuelle atteint -15°C, constatent les glaciologues. Avec un réchauffement moyen de la planète, ces températures pourraient être atteintes dès la fin de ce siècle, selon les derniers modèles climatiques.

   « Les résultats étaient logiques » selon M.Lhermitte qui déclare également que « l’impact de la neige est clair sur le seuil de formation des lacs de fonte ». L’Antarctique jouera un rôle « incroyablement important dans l’élévation générale du niveau de la mer, en particulier en Europe occidentale » et « nos recherches ont contribué à une meilleure compréhension de ce phénomène », conclut-il.

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