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L’eau de la mer du Nord bientôt transformée en eau potable ?

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

La Flandre ne s’est toujours pas remise de la sécheresse de l’été 2018. Les nappes phréatiques sont toujours à un niveau très bas, et à moins d’un printemps pluvieux, l’eau pourrait venir à manquer. Face à cette pénurie, certains émettent l’idée de dessalement de l’eau de mer, une technique déjà pratiquée dans plusieurs pays.

Interrogé par Het Nieuwsblad, le gouverneur de Flandre-Occidentale, Carl Decaluwé, place de grands espoirs dans cette technique, qui pourrait également être appliquée dans l’agriculture. Marjolein Vanoppen, chercheuse à l’Université de Gand, a écrit un doctorat sur le sujet. Peu énergivore, sa technique combine osmose inverse et électrodialyse inverse.

Elle explique le procédé au quotidien De Standaard. « La manière classique de dessaler l’eau de mer est l’osmose inverse : une membrane agit comme un filtre et retient tout hormis l’eau, purifiant ainsi l’eau de mer. Comme il y a tellement de sel dans l’eau de mer, il faut beaucoup de pression, 50 à 60 bars. La technique demande donc beaucoup d’énergie. Cette méthode est déjà utilisée en Israël et ailleurs au Moyen-Orient. Mais en associant cette technique à l’électrodialyse inverse, nous pouvons rendre les installations beaucoup plus économes en énergie. Nous apportons de l’eau de mer, extrayons l’énergie de l’eau et une partie du sel. Grâce à l’énergie que nous extrayons, nous pouvons compléter le dessalement par osmose inverse ».

Un million de mètres cubes d’eau

D’après Vanoppen, les installations qui transforment l’eau salée en eau douce sont capables de produire d’énormes quantités. Ainsi, la plus grande installation du monde, en Arabie saoudite, produit un million de mètres cubes d’eau par jour. »

Marjolein Vanoppen étudie les circonstances à la côte belge. « En fonction de la composition de l’eau de mer, nous décidons de l’emplacement logique et des techniques les plus appropriées. Elle doit être aussi durable que possible et nous consulterons donc également les entreprises qui s’occupent d’énergie durable ». Elle espère tester l’installation dès l’année prochaine.

L’eau de mer dessalée sera plus chère que l’eau potable. Aussi Vanoppen recommande-t-elle de faire payer les gros consommateurs, ceux qui arrosent leur pelouse tous les jours ou remplissent leur piscine deux fois sur l’été, et non ceux qui utilisent l’eau potable pour cuisiner, se laver et faire la vaisselle.

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