© Belga

Le risque de feux de forêt augmente en Australie à cause des hommes

Le Vif

Le changement climatique causé par les humains a contribué aux conditions favorables aux feux de forêt qui ont ravagé l’Australie fin 2019/début 2020, selon une étude publiée mercredi, qui avertit que ce risque va aller croissant.

Des feux de forêt sans précédent ont ravagé l’Australie, en particulier dans le sud-est, pendant cinq mois à partir de septembre. Ils ont fait plus de 30 morts, tué plus d’un milliard d’animaux et détruits des milliers d’habitations.

Les feux de forêt sont liés à plusieurs facteurs: la présence d’un combustible (broussailles, arbres), la nature de ce combustible, la gestion des forêts, l’allumage du feu et les conditions météorologiques, explique à l’AFP Robert Vautard, climatologue du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, qui a participé à l’étude.

Il existe des « indicateurs de risque météorologique », construits en combinant plusieurs facteurs (température, humidité de l’air, vent…) qui permettent d’estimer la probabilité de l’éclosion d’un feu de forêt et de sa propagation.

Les chercheurs d’universités australiennes, européennes et américaines du réseau World Weather Attribution (WWA) ont voulu savoir si les activités humaines ont modifié le danger météorologique de feux de forêt dans le sud-est australien.

« Les changements climatiques causés par les humains ont augmenté les chances que l’Australie connaisse des conditions météorologiques propices aux incendies extrêmes d’au moins 30% »

« Cette étude montre, pour la première fois pour l’Australie, que les conditions météorologiques de 2019 ont eu une probabilité plus forte de se produire aujourd’hui qu’au début du 20e siècle », fait savoir Robert Vautard.

En effet, « les changements climatiques causés par les humains ont augmenté les chances que l’Australie connaisse des conditions météorologiques propices aux incendies extrêmes d’au moins 30% », selon cette étude.

« Mais l’augmentation réelle pourrait être beaucoup plus importante, étant donné que les chaleurs extrêmes sont une des causes de cette augmentation et que les modèles sous-estiment » ce facteur, avertissent-ils.

« Les modèles climatiques actuels ne sont simplement pas au point » dans ce cas car « ils ne capturent pas des mécanismes atmosphériques clés » dans les événements climatiques extrêmes, abonde Michael Mann, directeur du Earth System Science Center à l’Université de Pennsylvanie, qui n’a pas pris part à l’étude.

Si le réchauffement climatique atteint 2°C par rapport à la période pré-industrielle (soit 1°C de plus qu’aujourd’hui), « l’étude a démontré que les conditions météorologiques propices aux incendies enregistrées en 2019/2020 auront au moins quatre fois plus de chance de se produire », selon un communiqué du WWA.

« Le changement climatique fait aujourd’hui partie du paysage en Australie (…) Il y a des preuves que la saison des incendies en Australie est plus longue et devient plus intense, les températures extrêmes ayant joué un rôle », commente Sophie Lewis, de l’université de New South Wales, citée dans le communiqué.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire