
« Le réchauffement climatique va encore s’accélérer » via la perturbation des écosystèmes
Durant les 20 dernières années, la quantité de dioxyde de carbone absorbée par la nature a énormément augmenté, selon une étude internationale menée sous la direction de biologistes de l’université d’Anvers (UAntwerpen). Les températures élevées liées au réchauffement climatique et les phénomènes extrêmes sont cependant déjà en train de renverser cette donnée, en modifiant et endommageant les écosystèmes qui sont des puits de carbones essentiels.
Les forêts, par exemple, ont un rôle primordial d’absorption, par la photosynthèse, d’une part importante des émissions humaines de dioxyde de carbone (CO2), un gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique. Ce « stockage » a fort augmenté durant les deux décennies passées.
« L’augmentation est surtout due à la concentration plus importante de CO2 dans l’atmosphère, qui stimule la croissance des plantes », indique la biologiste Sara Vicca. « On pourrait presque dire que c’est une bonne nouvelle, mais le réchauffement climatique et les températures élevées semblent déjà actuellement réduire cet effet positif ». Si la capacité des écosystèmes de capter le carbone baisse, comme cela est le cas selon les chercheurs, le réchauffement climatique devrait donc parallèlement s’accélérer, puisque la nature (végétation et océans) est aujourd’hui incontournable pour absorber le CO2. Océans et végétation captent, via la photosynthèse, environ la moitié des émissions de CO2 dues à l’activité humaine. Si l’absorption de CO2 a augmenté sur les 20 dernières, c’est surtout dû aux forêts tropicales, selon les scientifiques dirigés par l’UA.
« C’est indispensable que ces forêts soient protégées à grande échelle, quelque chose qui jusqu’à aujourd’hui ne fait l’objet que de bien trop peu d’effort », indique le chercheur Marcos Fernandez Martinez.