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L’Afrique australe pour une stratégie commune de protection des éléphants

Le Vif

Quatre chefs d’Etat d’Afrique australe se sont retrouvés mardi au Botswana pour tenter d’élaborer une stratégie commune de préservation de leur population d’éléphants en liberté, la plus importante de toute la planète.

« Nous ne pouvons pas continuer à rester passifs pendant que d’autres débattent et prennent des décisions qui concernent nos éléphants », a déploré le président botswanais Mokgweetsi Masisi devant ses pairs de Namibie, de Zambie et du Zimbabwe. Les deux tiers des pachydermes du monde vivent en Afrique. Le Botswana abrite à lui seul la plus grande population continentale d’éléphants, évaluée en 2015 à quelque 135.000 têtes. Il en a fait la tête de gondole de son industrie touristique, spécialisée dans les safaris haut-de-gamme.

Depuis qu’il l’a remplacé à la tête du pays l’an dernier, M. Masisi a pris ses distances avec la politique de défense à tout prix de la faune sauvage initiée par son prédécesseur Ian Khama. Son gouvernement envisage ainsi de rétablir la chasse commerciale aux animaux sauvages menacés, dont les éléphants, interdite en 2014 par le président Khama. Il est « indiscutable que l’abondance d’éléphants crée de nombreuses contraintes », a jugé mardi M. Masisi, « les conflits entre éléphants et humains se multiplient alors que la demande de terres pour l’agriculture et les habitations augmente ».

Les sécheresses récurrentes qui affectent l’Afrique australe depuis plusieurs saisons « exercent encore plus de pression sur nos fragiles écosystèmes », a insisté le chef de l’Etat. « Cela nous impose d’adopter des mesures plus contraignantes pour faire en sorte de sécuriser les ressources nécessaires à la survie de notre faune sauvage », a-t-il conclu.

Lors des dix dernières années, la population d’éléphants africains s’est rétrécie de 110.000 têtes pour atteindre quelque 415.000 spécimens, selon les statistiques de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Cette diminution a pour origine le commerce illégal mais florissant et juteux de l’ivoire de leurs défenses, très prisé par la médecine traditionnelle chinoise. Mais près de 40.000 éléphants africains sont victimes chaque année du braconnage. Les défenseurs de la faune s’opposent catégoriquement à l’éventuel rétablissement de la chasse qui, selon eux, ruinerait le tourisme botswanais, un des piliers de son économie.

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