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La survie des récifs coralliens, suspendue à la baisse de la pollution

Le Vif

Certains récifs coralliens peuvent survivre à un réchauffement modéré de l’océan mais pas à une hausse trop brutale des températures sous l’effet des gaz à effet de serre qui menacent ces écosystèmes essentiels, selon une étude publiée mercredi dans Science Advance.

Les chercheurs ont déterminé que certains coraux dans les eaux normalement froides du Pacifique, autour des îles Cook, sont dotés de variations génétiques qui les prédisposent à tolérer des températures plus chaudes.

Cela pourrait les aider à s’adapter plus rapidement à une montée des températures mais pas suffisamment vite pour survivre au changement climatique en cours, selon les résultats préliminaires de ces travaux.

« Ces coraux ne vont pas s’adapter à un rythme rapide et illimité » de hausse des températures, explique Rachael Bay, chercheuse de l’université de Californie et principale co-auteure de ces travaux.

« Il faut donc pour les protéger réduire les émissions de gaz à effet se serre », insiste-t-elle.

Pour évaluer comment ces coraux des îles Cook pourraient survivre au changement climatique dans les prochaines décennies, les scientifiques ont utilisé des simulations mathématiques basées sur des projections du Groupe d’experts intergouvernemental de l’ONU sur l’évolution du climat (GIEC).

Selon un scénario dans lequel les émissions de CO2 continuent à augmenter rapidement au 21e siècle, les températures du globe pourraient grimper de 3,7 degrés d’ici 2100.

Dans l’hypothèse la plus favorable, la hausse n’excéderait pas 1,8 degré pendant cette période.

Entre ces deux scénarios, il y a celui avancé dans l’Accord de Paris, selon lequel les émissions carboniques plafonneraient au cours des prochaines décennies avant de diminuer rapidement autour de 2040.

Selon ces simulations, les coraux des îles Cook pourraient survivre seulement dans les scénarios d’un réchauffement léger et modéré.

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre l’impact de ces différentes hypothèses de montée du mercure sur les autres espèces de coraux, estime Steve Palumbi de l’université Stanford (Californie), un autre co-auteur.

Les récifs coralliens sont parmi les organismes les plus vulnérables au réchauffement des eaux océaniques. Jusqu’à 90% des coraux pourraient disparaître d’ici le milieu du siècle, craignent les scientifiques.

Victimes du réchauffement climatique, les récifs coralliens ont subi ces trois dernières années un blanchissement massif – un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration – ainsi qu’une mortalité record.

La valeur économique des récifs coralliens est estimée à 375 milliards annuellement en raison de leur importance pour la faune marine, la protection des côtes et leur attrait touristique dans les régions côtières.

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