Ce produit sert à combattre les pucerons. © Getty

La Belgique exporte toujours un dangereux pesticide, interdit en Europe

Considéré comme neurotoxique et perturbateur endocrinien, le chlorpyrifos est interdit en Europe depuis 2020. Des milliers de litres sont pourtant exportés depuis une entreprise basée à Ougrée en province de Liège.

Une entreprise basée à Ougrée, en province de Liège, Arysta LifeScience Benelux, exporte encore un pesticide interdit en Europe: le chlorpyrifos, écrivent Le Soir et Knack mardi. Ce produit sert à combattre les pucerons, les chenilles et certaines mouches considérés comme nuisibles dans de nombreuses cultures (épinards, agrumes, avocats, riz, céréales, légumes, soja, amandes, maïs). Après des années d’alertes scientifiques, l’utilisation du chlorpyrifos, considéré comme neurotoxique et perturbateur endocrinien, a été interdite en Europe en février 2020. Cependant si l’utilisation de ce pesticide est bannie, ce n’est le cas ni de la production ni de l’exportation hors de l’Union européenne, écrit Le Soir.

Les autorités européennes ont ainsi reçu notification de l’exportation de 380.000 litres de chlorpyrifos pour les six derniers mois de 2022 et de 367.000 litres pour les premiers mois de 2023. La grande majorité de ces exportations (349.000 litres en 2022, 313.000 en 2023) sont le fait de cette seule entreprise basée à Ougrée. Ce fabricant et exportateur de produits phytopharmaceutiques est une filiale de la multinationale indienne UPL. Les chiffres révélés ont été recueillis auprès de l’Echa (Agence européenne des produits chimiques) et de l’administration belge par Unearthed, une équipe de journalistes d’investigation, financée par Greenpeace Royaume-Uni, et l’ONG Suisse Public Eye. Ils sont confirmés de source officielle.

Arysta Lifescience Benelux s’est refusé à donner des détails sur la production et l’exportation des pesticides controversés. Au niveau belge, les ministres Khattabi (Environnement) et Vandenbroucke (Santé publique) ont présenté un projet d’arrêté royal visant à interdire l’exportation de certaines substances dangereuses (substances actives et mélanges) au départ de la Belgique vers des pays non membres de l’Union européenne.

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